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Mobilisation contre l’enseignement de l’identité de genre à l’école au Canada

Mobilisation contre l’enseignement de l’identité de genre à l’école au Canada

Tout comme aux États-Unis, des groupes bien organisés se mobilisent au Canada contre l’enseignement de l’identité de genre à l’école. En témoigne la tenue, ce mercredi, de manifestations concertées dans plusieurs villes du pays, dont Montréal.

Je reconnais que le sujet est complexe. Il est également vrai que l’on peut avoir des questions légitimes à ce sujet sans pour autant être homophobe ou transphobe. Cependant, il faut faire attention. Ce n’est PAS le cas ici.

En fait, c’est une erreur de considérer comme “deux extrêmes” similaires les milliers de manifestants venus crier “laissez les enfants tranquilles” et les contre-manifestants venus défendre les droits des personnes LGBTQ+.

Il est important de savoir que ces manifestations contre l’enseignement de l’identité de genre ont été organisées par un groupe de pression appelé “1 million d’enfants du 4 mars”.

Ce mouvement est composé de libertariens, d’ultraconservateurs, de fondamentalistes religieux de toutes confessions et de partisans du prétendu convoi de la liberté à la recherche d’une nouvelle croisade.

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Ce mouvement est basé sur la conviction que, tout comme pour les masques et les vaccins pendant la pandémie, les gouvernements complotent pour prendre le contrôle de leur vie. Dans ce cas précis, il s’agit de celle des parents et de leurs enfants.

En réalité, tout comme leurs homologues américains, ils s’opposent à deux éléments spécifiques : l’éducation sexuelle sous toutes ses formes et ce qu’ils appellent la “sexualisation prématurée” et l'”endoctrinement” des enfants.

Une contagion sociale ?

Sur le site web de “1 million d’enfants du 4 mars”, dans la section “matériel d’éducation”, on peut même lire ceci en anglais.

Traduction libre : “Les statistiques aux États-Unis montrent que le nombre de personnes s’identifiant comme LGBT est plus élevé chez les jeunes générations, ce qui indique qu’il s’agit d’un phénomène de contagion sociale et non d’un véritable mouvement de droits civiques.” Ouf.

Il y a un demi-siècle, on entendait le même argument homophobe de la part de parents américains de droite réclamant le droit de “protéger” leurs enfants de la “contagion” de l’homosexualité à l’école.

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Cette fois-ci, cela s’étend aux personnes LGBTQ+. Par conséquent, c’est devenu la nouvelle croisade des adeptes du complot de la pandémie. Que ce soit chez “1 million d’enfants du 4 mars” ou d’autres groupes similaires, c’est le même mode opératoire.

Pas encore sortis d’affaire

Ils sont très bien organisés et financés. Ils manifestent en grand nombre. Ils confrontent physiquement et insultent “l’ennemi” du jour tout en se présentant comme des martyrs face à des gouvernements “liberticides”.

Sur leurs sites web, ils vendent leur matériel promotionnel – affiches, t-shirts, casquettes, etc. – dont les messages et les drapeaux rappellent ceux du prétendu convoi de la liberté.

On y trouve des t-shirts pour bébés, enfants, adolescents et adultes. Les messages imprimés en anglais sont du même acabit. Voici quelques exemples en traduction libre : “Je ne suis pas une expérience de laboratoire” (comme si l’identité de genre était l’œuvre de scientifiques fous), “La liberté est essentielle”, “Trudeau est un traître”, “L’immunité naturelle est scientifique”, “Dieu avant le gouvernement”, “Rendez les salles de bain sécuritaires à nouveau”, “Les médias sont le virus”, etc.

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Le véritable problème social et politique est que ce mouvement, aussi minoritaire soit-il, cause déjà des dommages. Il désinforme la population. Il alimente la stigmatisation de certains enfants en raison de leur identité de genre.

Il absout des premiers ministres canadiens de même tendance, comme Blaine Higgs du Nouveau-Brunswick et Scott Moe de la Saskatchewan, qui cherchent à élargir le contrôle des parents dans les écoles.

Il donne également de la visibilité à des leaders libertariens dont le discours reflète celui de “1 million d’enfants du 4 mars”, tels que Maxime Bernier et Éric Duhaime. En somme, on n’est pas encore sortis d’affaire.

C’est pourquoi il est sage de la part du gouvernement Legault d’avoir choisi un comité de sages qui nous évitera une commission parlementaire. Une telle commission aurait certainement offert une tribune aux adeptes du mouvement “1 million d’enfants du 4 mars”.

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