Une autorité spécialisée, inscrite dans la constitution, devrait également être créée. Elle aura pour mission “d’identifier et d’enquêter sur les organisations qui reçoivent de l’argent de l’étranger” dans le but “d’influencer le choix des électeurs”.
Avec ce texte de 22 pages disponible sur le site du Parlement, le gouvernement renforce son arsenal avant les élections municipales et européennes prévues en juin 2024. Dans le cadre d’une consultation nationale lancée la semaine dernière, il accuse Bruxelles et “diverses organisations” de “distribuer des milliards d’euros” à l’opposition. Des affiches ciblent la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et Alexander Soros, héritier du milliardaire américain George Soros, bête noire d’Orban en raison de son soutien financier aux causes libérales dans le monde. “Ne dansons pas à leur rythme”, peut-on lire sur ces grands panneaux placardés dans les rues de Budapest.
Une législation dénoncée par l’opposition
D’après plusieurs rapports officiels déclassifiés peu après les législatives d’avril 2022, la coalition de l’opposition aurait reçu plus de trois milliards de forints (environ huit millions d’euros) pour sa campagne de la part d’une ONG basée aux Etats-Unis. Ces accusations ont été démenties par les partis anti-Orban, selon lesquels les fonds provenaient de membres de la diaspora hongroise.
Cette mesure est vue par les détracteurs du premier ministre nationaliste Viktor Orban comme une nouvelle offensive pour museler les contre-pouvoirs.
En 2017, le premier ministre avait déjà adopté une loi ciblant les ONG obtenant des financements étrangers, mais il avait dû l’abroger après une mise en demeure de l’UE.