Meilleurs livres de 2023 : les choix des critiques du FT

Roula Khalaf
Éditeur FT

Le mage du Kremlin (Le magicien du Kremlin) est un roman captivant qui se rapproche, peut-être trop, de la réalité. Écrit en français par Giuliano da Empoli avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et récemment traduit en anglais, le protagoniste du roman est un spin-doctor de Poutine qui semble étrangement inspiré d’un conseiller de longue date du dirigeant russe. Le livre a fait sensation en France, salué par certains pour sa vision du pouvoir de sang-froid, et critiqué par d’autres comme le reflet d’une fascination politique malavisée de la France pour Poutine.

Janine Gibson
Éditeur du week-end FT

J’ai été enthousiasmé par le roman de Francis Spufford Cahokia Jazz qui se déroule en une semaine mais crée en quelque sorte des siècles. Un éclatement inexpliqué de l’histoire nous retrouve dans une ville américaine noirâtre de 1922, consumée par les chemins de fer, la religion et la race à la fois familières et étranges. Dans des mains moins sûres, ce serait le chaos, mais si tu aimais à juste titre Colline doréevous saurez faire confiance à l’auteur.

Frédéric Studemann
éditeur littéraire du FT

Juger un prix de livre signifie que votre liste de lectures est déterminée pour vous – et elle a tendance à être très longue. Du côté positif, vous bénéficiez d’une merveilleuse gamme d’écritures et de sujets inattendus. Cette année, le prix Baillie Gifford de non-fiction nous a emmenés, les juges, dans les mondes de la musique et de la mémoire, de la géopolitique, de l’histoire, des mutineries en haute mer et au-delà. Tout un voyage et beaucoup de lectures vraiment géniales. Finalement nous avons choisi celui de John Vaillant Météo incendie (Sceptre/Knopf), un récit passionnant, détaillé et paisible, d’un incendie de forêt massif dans la région des sables bitumineux du nord du Canada qui est devenu une catastrophe climatique. Rassemblant habilement de multiples perspectives, il met en lumière notre relation toxique avec les combustibles fossiles. Une lecture captivante – bien que terrifiante. Avec cela maintenant derrière moi, j’ai profité de l’opportunité de enfin rattraper mon retard Le lock-up de John Banville, le dernier ajout à sa série policière Strafford et Quirke, dans laquelle le monde réprimé et sinistre de l’Irlande des années 1950 est exposé dans une prose magnifique, parfois effrayante. Parfait pour cette période de l’année. J’attends maintenant avec impatience le livre audio d’Eleanor Catton Bois de Birnam – un thriller avec une touche culminante.

Rana Foroohar
Correspondant commercial mondial du FT

Un livre poétique sur l’esclavage peut ressembler à un oxymore, mais Descendons de Jesmyn Ward fait mouche avec ce roman sur une jeune femme, Annis, vivant avant la guerre en Caroline du Nord et à la Nouvelle-Orléans. Vendue vers le sud par son propre père, elle est soutenue dans un voyage à la Dante vers une plantation de canne à sucre par les esprits et les histoires de son ancêtre guerrière en Afrique, transmise par sa mère bien-aimée, qui trouve des moyens créatifs de perpétuer son héritage. . L’écriture de Ward est comme un esprit qui vole et vole, atterrissant sur la réalité douloureuse d’Annis tout en s’enfonçant profondément dans le monde intérieur riche qui la soutient dans un temps et un lieu infernaux.

Nilanjana Roy
Chroniqueur du FT

Pour moi, le roman qui parle le plus clairement de notre époque est l’épopée intemporelle de Salman Rushdie, Ville de la Victoire. Son héroïne, Pampa Kampana, âgée de 250 ans, est une sorcière et une survivante du chagrin et des abus de son mentor, conjure des empires pour leur donner une existence pleine d’espoir, mais vit pour les voir sombrer dans la tyrannie puis s’effondrer. Peut-être, dit Kampana, les conteurs auront-ils le dernier mot. Il faut Rushdie, survivant courageux et témoin lui-même, pour nous rappeler que « les mots sont les seuls vainqueurs ».

Tim Harford
Chroniqueur du FT

Amy Edmondson Bien, plutôt mal démêle un bourbier de confusion, de contradictions et de discours joyeux et désinvoltes sur les joies de l’échec. En tant que connaisseur de l’erreur humaine, j’ai été ravi de voir des distinctions claires et utiles entre les différents types d’échec, ainsi que des exemples frappants et des conseils fondés sur des preuves sur la façon d’éviter l’échec lorsque vous le pouvez et d’en tirer des leçons lorsque vous ne le pouvez pas. .

Gillian Tett
Chroniqueur du FT

Il existe peu de personnages aussi emblématiques et controversés qu’Elon Musk. Rares sont également les biographes qui ont eu autant accès à des personnalités puissantes que Walter Isaacson. Donc sa biographie Élon Musc est une lecture incontournable – bien qu’il s’agisse d’un effort long et dense. Les sections qui ont retenu le plus l’attention sont celles sur l’enfance torturée de Musk, sa vie amoureuse enchevêtrée et sa danse controversée avec Twitter. Mais, à mon avis, ce sont les détails de son attitude à l’égard de l’intelligence artificielle chez Tesla ou de ses relations avec le gouvernement ukrainien qui sont les plus fascinants. Quoi que vous pensiez de Musk, un livre éclairant qui nous oblige à nous confronter à une question cruciale : les innovateurs sont-ils toujours à moitié fous ?

Stephen Bush
Chroniqueur du FT

Clémens Meyer Pendant qu’on rêvait est le point culminant d’une autre année solide pour ce que je pense être actuellement l’éditeur de fiction le plus passionnant du Royaume-Uni, Fitzcarraldo : il raconte l’histoire de quatre adolescents au bas de la société est-allemande au moment de la chute du mur de Berlin. La traduction de Katy Derbyshire le transpose superbement en anglais, lui donnant l’ambiance et le brio d’un grand roman américain sur le passage à l’âge adulte.

Jo Ellison
Éditeur HTC

Je m’appelle Barbra: Et elle va vous le rappeler souvent dans ce marathon racontant ses plus de 60 ans de carrière (un rendez-vous de 48 heures si, comme moi, vous voulez l’entendre de la femme elle-même). Une grande partie de l’autobiographie de Streisand retrace un voyage familier – en partie correctif, en partie confessionnel, avec beaucoup de glace au goût de café. Mais il y a un étrange réconfort dans sa transition de la ferraille de Pulaski Street à la diva internationale lauréate de l’EGOT qui rappelle une époque révolue, et c’est d’autant plus délicieux lorsqu’il est livré dans son richelieu distinctif de Brooklyn.

Claer Barrett
Éditeur grand public FT

L’Antre des Dragons La star Deborah Meaden a gagné son premier argent à l’âge de sept ans en vendant des fleurs de son jardin. Son livre richement illustré Pourquoi l’argent est important vise à enseigner aux enfants de six à neuf ans comment l’argent façonne le monde dans lequel nous vivons et regorge de faits sur les gains d’argent, les intérêts sur l’épargne et même les impôts. Il a remporté le vote de mes neveux jumeaux de sept ans.

Élaine Moore
Rédacteur adjoint de Lex

Le livre de Gabrielle Zevin Demain, et demain, et demain a la description la plus lyrique du jeu vidéo que j’ai jamais lue. L’histoire de deux enfants qui grandissent en concevant des jeux est aussi un bel examen de notre désir de contrôler et de réécrire la réalité quand elle ne nous convient pas.

Robert Shrimsley
Commentateur politique en chef du Royaume-Uni

Hitler, Staline, maman et papa de Daniel Finkelstein est un mémoire remarquable sur la survie miraculeuse de ses parents à la solution finale d’Hitler et aux purges de Staline et une célébration de la modération et de la démocratie libérale. Finkelstein (divulgation complète – c’est un ami) parvient à insuffler de l’humour à une histoire de tragédie choquante, à transmettre le pouvoir avec euphémisme et, le plus important de tous, à porter un coup vital à ces apologistes encore survivants du communisme soviétique qui ne reconnaissent pas que c’était toujours le cas. un peu aussi mauvais que le fascisme.

Henri Mance
Rédacteur en chef du FT

Jonathan Eig Roi : une vie est une représentation fascinante de Martin Luther King Jr – son génie, ses défauts et ses nombreux adversaires éhontés. Le message de non-violence de King, qui était peut-être en partie une réaction contre les coups infligés à son père, devrait être entendu à nouveau aujourd’hui, tant par ceux qui exigent un changement social que par ceux qui se plaignent des manifestations perturbatrices.

Lila Raptopoulos
Animateur, podcast Life and Art, de FT Weekend

Le roman de Lorrie Moore Je suis sans abri si ce n’est pas ma maison était bizarre et étrange, mais d’une manière ou d’une autre, cela occupe la plus grande place dans mon esprit. Un homme part en road trip avec le cadavre de son ex-amant décédé. C’est l’intrigue. Mais en réalité, c’est une exploration du deuil et une masterclass de dialogue et de conversations tranquilles. Moore est un pro au travail : triste, hilarant et dégoûtant, parfois en une seule phrase.

Anjali Raval
Editeur de gestion FT

Celui d’Ed Conway Monde matériel est une visite guidée autoproclamée des six ressources vitales qui dictent notre existence moderne. Sans sable, sel, fer, cuivre, pétrole et lithium, « la vie normale telle que nous la connaissons se désintégrerait », dit-il. Même si l’accent est mis sur la dépendance de l’humanité à l’égard des combustibles fossiles et sur la nécessité d’en réduire la consommation, il n’en va pas de même pour les autres matériaux utilisés dans la fabrication de tout, du béton aux câbles électriques, en passant par les batteries, les engrais et l’acier. Conway raconte de manière convaincante l’histoire de ces six matériaux, leurs existences entrelacées et la magie derrière les substances quotidiennes qui font tourner notre monde.

Livres de l’année 2023

Toute cette semaine, les écrivains et critiques du FT ont partagé leurs favoris. Voici quelques faits saillants :

Lundi: Affaires par Andrew Hill
Mardi: Environnement par Pilita Clark
Mercredi: L’économie par Martin Wolf
Jeudi: Fiction de Laura Battle et Andrew Dickson
Vendredi: Politique par Gideon Rachman
Samedi: Le choix des critiques

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