Le 1er décembre 1944 – 1er décembre 2023, il y a 79 ans, des anciens combattants communément appelés « Tirailleurs Sénégalais », fraîchement revenus d’Europe et ayant participé à la Seconde Guerre Mondiale, étaient massacrés au Camp de Thiaroye par des militaires français. Ils étaient 1600 soldats, officiellement 1 280, d’anciens prisonniers de guerre en Allemagne rapatriés. Leur seul tort était d’avoir réclamé leurs primes de démobilisation et des arriérés de solde. Ces soldats à la solde de la France venaient de plusieurs pays d’Afrique dont le Sénégal, la Mauritanie, le Bénin, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la République centrafricaine, le Niger, le Gabon et le Togo.
Il est impossible de donner le nombre exact de victimes de ce carnage. Officiellement, ils sont au nombre de 35, d’après un premier document militaire français. Un second document militaire français parle de 70 victimes, tandis qu’un historien sénégalais dénombre 191 morts.
En 2014, à Dakar, l’ancien président français, François Hollande, en pèlerinage sur les lieux du massacre à Thiaroye, avait déclaré : « Les événements qui ont eu lieu ici en décembre 1944 sont tout simplement épouvantables, insupportables. (…) Alors, je voulais venir ici à Thiaroye, j’en avais fait la promesse lors de ma première venue ici à Dakar au Président de la République (Macky Sall) ». L’ancien chef de l’État français avait procédé à la remise symbolique, à son homologue sénégalais Macky Sall, des archives de « Thiaroye 44 », au cimetière des Tirailleurs sénégalais de Thiaroye, à l’issue des travaux du 15ème Sommet de la Francophonie.
Le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène s’est inspiré de cet évènement pour en faire un film « Camp Thiaroye » en 1988.