Kim Mo-Mi, une employée de bureau complexée par son visage, se transforme en une star masquée du web une fois la nuit tombée. “Mask Girl”, une série sud-coréenne à découvrir sur Netflix, mêle thriller et humour noir dans une narration très novatrice.
Signée Kim Yonghoon (“Lucky Strike”), “Mask Girl” est adaptée d’un webtoon, une bande dessinée coréenne publiée en ligne. Disponible sur Netflix depuis le 18 août, la série est restée pendant deux semaines dans le top 10 des séries les plus regardées, malgré l’affiche et les bandes-annonces qui ne rendent pas justice à son ton.
Car malgré son apparence kitsch et superficielle, “Mask Girl” dévoile une narration et un storytelling très rafraîchissants. Chaque épisode est raconté du point de vue d’un personnage différent.
Des rêves de gloire
Le premier épisode débute par un flash-back. Une petite fille participe à un concours de beauté, danse et chante en playback sur une chanson. Il s’agit de Kim Mo-Mi, le personnage principal de la série. Sa voix adulte explique en arrière-plan que depuis son enfance, elle rêve d’être une star et de se produire devant une foule qui l’acclame. Malheureusement, son apparence ne correspond pas aux normes de beauté en vigueur en Corée : un petit nez, des yeux en amande et des pommettes saillantes.
Devenue adulte, Mo-Mi travaille comme employée de bureau dans une entreprise où elle est la cible de commentaires désobligeants de la part des hommes qui la trouvent laide. La nuit, elle se déguise de façon sexy, porte une perruque blonde, violette ou rousse, et surtout un masque qui couvre son visage. Elle se filme ensuite en direct dans sa chambre, en dansant et en aguichant. “Mask Girl”, son pseudonyme, devient rapidement célèbre. Un peu trop célèbre.
Les ennuis commencent dans le deuxième épisode lorsque l’un de ses collègues la reconnaît et qu’un fan souhaite la rencontrer. À partir de là, la série évolue vers un thriller avec du sang et une bonne dose d’humour noir à la coréenne.
Une trame surprenante
En alternant les points de vue des personnages qui racontent brièvement leur passé avant de revenir au présent, la série prend des directions surprenantes et déroule une intrigue inattendue. Elle exploite au maximum ses deux principaux thèmes : les dictats de la beauté et ceux des hommes.
“Mask Girl” accentue les défauts du patriarcat en mettant en scène un monde où les hommes sont abjects. Et cette misogynie provoque de la violence chez les femmes, entre elles mais également envers leurs homologues masculins.
Destinée aux amateurs du genre
Non recommandée à un public familial, “Mask Girl” adopte un ton qui ne plaît pas à tout le monde, avec un style pas toujours accessible. Elle s’adresse plutôt aux amateurs de thrillers divertissants et amusants.
La réalisation, très inventive, offre des moments surréalistes, notamment lorsque Mo-Mi danse dans sa chambre, ainsi que de magnifiques plans et scènes en noir et blanc. On peut toutefois regretter le manque de réalisme de certaines actions. Tout n’est pas parfait, mais au final, cela importe peu puisque le résultat est divertissant.
Le casting est excellent et la série propose une bonne alternative aux thrillers américains qui ont tendance à se répéter. En la regardant en version originale, on est totalement immergé dans une expérience dépaysante.
Sujet radio : Crystal Di Marzo
Adaptation web : mh
“Mask Girl”, série en sept épisodes d’une heure à découvrir sur Netflix.
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