Marine Le Pen dénonce la position d’Emmanuel Macron concernant la présence du Rassemblement national à un hommage au résistant communiste

La dirigeante du Rassemblement national a critiqué les «propos outrageants du président de la République» ce lundi 19 février, après qu’il ait exprimé son opposition personnelle à la présence du RN lors de l’hommage au résistant communiste qui aura lieu mercredi.

Un hommage à un communiste étranger fusillé par les nazis en présence d’un représentant d’un parti fondé par des partisans de Vichy n’est pas commun. Malgré cela, Marine Le Pen a fait savoir via son entourage ce lundi 19 février qu’elle participerait à la cérémonie de panthéonisation de Missak et Méléinée Manouchian qui aura lieu mercredi.

Dans une interview publiée dans L’Humanité dans son édition de ce lundi, Emmanuel Macron avait confié qu’il était personnellement opposé à la venue du parti d’extrême droite. Il a expliqué : «Comme pour l’hommage à Robert Badinter dont les membres du RN étaient absents, l’esprit de décence et le rapport à l’histoire devraient les conduire à faire un choix. Je combat les idées du RN et je l’ai même défait par deux fois. Les forces d’extrême droite devraient s’inspirer de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de [Missak] Manouchien.»

En réagissant aux «propos outrageants du président de la République», la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a déclaré qu’elle comptait bien se rendre «à la cérémonie d’hommage solennel de la Nation» au résistant arménien et à son épouse. Son parti a dénoncé sur les réseaux sociaux «une lourde faute politique et, plus grave, une faute morale impardonnable» d’Emmanuel Macron. Louis Alliot, le maire RN de Perpignan, a affirmé que sa formation avait sa place à la cérémonie d’entrée du militant communiste au Panthéon, en ajoutant : «La panthéonisation révèle le caractère sacré, finalement républicain, du personnage, et s’adresse à tous les Français, quelles que soient leur origine, leur condition ou leurs opinions.»

Missak Manouchian et son épouse Méléinée vont entrer au Panthéon avec vingt-trois de leurs compagnons d’armes. Emmanuel Macron décrit cela comme un «acte de reconnaissance» de la rÉsistance communiste et étrangère à l’occupant nazi. Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, s’est dit favorable à ce que les membres du RN renoncent à leur participation à la cérémonie, renvoyant Marine Le Pen à «ses ascendants» qui, «dans l’histoire», ont «contribué à ce que [des] soient fusillés» ceux à qui la République doit rendre hommage.