Manifestations massives et tensions en Syrie : la crise économique et le rejet du clan Al-Assad au cœur des revendications

Une vague de manifestations massives secoue la minorité du sud de la Syrie depuis trois semaines, sur fond de misère économique et de rejet du clan Al-Assad. Alors que le régime n’a pas encore réprimé violemment la contestation, il cherche à éviter la propagation de celle-ci.

La crise en Syrie a brusquement secoué le pays qui était jusqu’à présent dans une fausse stabilité, depuis que le régime de Bachar al-Assad a repris le contrôle. Dans le sud, une importante contestation populaire a commencé il y a trois semaines et continue de se propager dans les montagnes druzes. Dans l’est, des affrontements meurtriers entre les forces kurdes et les tribus arabes ont déjà causé des dizaines de morts, sous le regard des troupes de la coalition occidentale anti-terroriste. Dans le nord, l’aviation russe et syrienne bombarde quotidiennement la région d’Idlib qui reste en dehors du contrôle de Damas. Enfin, dans tout le pays, une grave crise économique frappe une population de plus en plus pauvre. Ces nombreux foyers de tensions rendent difficile le maintien de la situation actuelle avec une marmite qui bouillonne.

Loujaine, médecin trentenaire, déborde d’enthousiasme en rentrant mercredi 6 septembre à 22 heures d’un rassemblement à Soueïda. Elle nous décrit au téléphone “l’atmosphère magnifique, ce soir, sur la place de la Dignité”. Elle participe depuis le premier jour, autant que son travail le lui permet, aux manifestations qui se poursuivent depuis trois semaines dans le chef-lieu de la montagne druze, dans le sud-est de la Syrie. “Le nombre de manifestants ne cesse d’augmenter. Les gens n’ont plus peur. Ils parlent ouvertement, y compris devant les médias à visage découvert, alors que…