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Macron fait face à deux motions de censure avec les rues en feu

Macron fait face à deux motions de censure avec les rues en feu

Le président français, Emmanuel Macron, fait face ce lundi à deux motions de censure au gouvernement de sa Première ministre Élisabeth Borne. Autrement dit, un examen de sa propre gestion dans le processus d’approbation de la réforme des retraites par le biais du «décret». Le dirigeant français vit son moment le plus bas depuis la crise des “gilets jaunes” et va soumettre son cabinet aux critiques de l’Assemblée nationale avec les rues du pays en feu. Des centaines de personnes ont été arrêtées depuis le début de la réforme la semaine dernière à la suite des émeutes qui ont causé des dégâts considérables aux bâtiments et au mobilier urbain.

Le vote sur les deux motions aura lieu cet après-midi, bien qu’elles aient peu de chance de succès, selon certains calculs. Tout dépend du sens du vote de Los Republicanos, la formation de droite modérée, dont les représentants sont divisés sur s’ils doivent soutenir l’exécutif pour “ne pas ajouter plus de chaos” ou soutenir la destitution.

La réforme impopulaire des retraites a fait des ravages sur Macron. 70% des Français sont mécontents de lui, selon un sondage Ifop publié dimanche par ‘Le Journal du Dimanche’. Cela représente une baisse de quatre points en un mois. Le nombre de citoyens satisfaits de sa gestion (28%) est en dessous de la barre symbolique des 30%. Le chef de l’exécutif n’avait pas un niveau de popularité aussi bas depuis début 2019, en pleine crise des “gilets jaunes”, le mouvement populaire qui avec ses protestations, souvent violentes, a mis sa présidence en échec. vérifier lors de son premier mandat.

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Borne, Premier ministre depuis mai 2022, est également très impopulaire. 67% des Français sont insatisfaits de leur travail, contre 29%, qui sont satisfaits, selon la même enquête.

Les partis d’opposition ont déposé deux motions de censure contre le gouvernement, après qu’il ait activé l’article 49.3 de la Constitution qui permet l’adoption d’un texte sans vote de l’Assemblée nationale. Présenter une motion de censure est la seule arme dont dispose l’opposition pour empêcher l’application de la réforme des retraites et faire tomber l’exécutif. La majorité absolue est requise pour son adoption, qui s’élève actuellement à 287 voix, puisque seuls 573 des 577 sièges sont actuellement occupés.

En vertu de la Constitution française, seuls les votes en faveur d’une motion de censure sont pris en compte. Vous ne pouvez pas voter contre. Les députés peuvent opter pour une ou les deux motions, s’ils le souhaitent, ou n’en soutenir aucune.

Ciotti ne s’attend pas à des surprises

Le défi lancé par le Rassemblement national, le parti de l’extrême droite Marine Le Pen, n’a aucune chance d’aboutir, les députés des autres partis ne soutenant généralement pas les initiatives de l’extrême droite. La seule motion qui a une chance de réussir est la motion transpartisane, mais il n’est pas clair non plus qu’elle recueillera suffisamment de voix pour faire tomber le cabinet de Borne.

Cette motion a été présentée par le groupe parlementaire Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), petit groupe de 20 députés régionalistes et centristes. Il a le soutien des députés des Nupes, l’alliance des partis de gauche composée de La Francia Insumisa, du Parti socialiste, d’Europe Écologie-Les Verts (EE-LV) et du Parti communiste. L’extrême droite a déjà déclaré qu’elle donnerait son vote à la motion transpartisane afin de renverser l’exécutif bien qu’elle ait présenté sa propre motion.

L’avenir du cabinet est entre les mains des Républicains, le parti de droite modéré de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Sans les voix de trente députés conservateurs, la motion de défiance ne peut être adoptée. Le chef de Los Republicanos, Éric Ciotti, a déjà déclaré que ses députés ne voteraient sur aucune des motions présentées pour “ne pas ajouter plus de chaos au chaos”, mais il y a des parlementaires conservateurs prêts à se rebeller.

Les républicains sont favorables à la réforme des retraites. Ils le portent généralement dans leur programme électoral. Cependant, ils sont conscients que le projet de Macron est très impopulaire. Deux Français sur trois sont opposés à la fixation de l’âge minimum de la retraite à 64 ans, contre 62 actuellement, selon de récents sondages. “Espérons que les députés de Los Republicanos retrouvent la raison”, a déclaré le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, dans une interview publiée dimanche par le journal Le Parisien.

La motion transpartisane pourrait obtenir entre 261 et 277 soutiens, loin des 287 voix nécessaires pour être effective, selon les calculs de Radio France. Mais s’il réussissait, la réforme des retraites serait rejetée et le Premier ministre démissionnerait du gouvernement au profit du président Macron. Si la motion est rejetée, la réforme des retraites sera plutôt adoptée.

Le vote intervient à un moment de grand mécontentement dans les rues. Ces derniers jours, il y a eu des manifestations violentes dans des dizaines de. Les bureaux parlementaires de plusieurs députés dans leurs circonscriptions ont été attaqués, dont celui d’Éric Ciotti. “La motion ou le pavé”, disait le message menaçant laissé au chef de Los Republicanos par des inconnus opposants à la réforme dans son cabinet niçois. Cependant, Ciotti a indiqué ce matin qu’il n’y avait pas de surprises attendues dans ses rangs et il s’est assuré que le nouveau régime de retraite serait approuvé cet après-midi “définitivement”.

Jean-Luc Mélenchon, leader du parti de gauche La France insoumise, estime que “le combat doit continuer, quel que soit le résultat”. Les syndicats promettent également de maintenir la pression dans la rue jusqu’à ce que l’exécutif retire la réforme. L’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de manifestations dans tout le pays contre la réforme des retraites le 23, la neuvième depuis le début des manifestations le 19 janvier. En outre, tout au long de la semaine, les grèves se poursuivront dans divers secteurs, tels que les transports et l’énergie.

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