M, le fils du siècle

“Si le fascisme était une association criminelle, je suis le chef de cette association criminelle”. Ainsi s’ouvre et se clôt – dans une structure circulaire – “M, le fils du siècle” de Massimo Popolizio, que Rai Cultura propose en deux parties les samedi 22 et 29 octobre à 21h15 sur Rai 5. Adaptation en trente tableaux de l’historique roman d’Antonio Scurati “M”, la pièce – interprétée par Popolizio lui-même et Tommaso Ragno – s’ouvre sur la dernière mesure du livre, puis revient sur cette même phrase fatidique prononcée au Parlement par Benito Mussolini au moment de “mettre sur la croix du pouvoir “.
Sans offrir un concentré de faits historiques, la pièce met en scène l’émergence du fascisme. “C’est une course de relais entre dix-huit acteurs – explique Massimo Popolizio – qui, loin de toute rhétorique, porte à l’attention du public le rythme pressant d’une montée au pouvoir, qui s’est déroulée dans un moment de profonde faiblesse des institutions et des partis “.
C’est une histoire qu’on ne connaît jamais assez, notamment celle des six années qui suivirent la Grande Guerre, avec l’entreprise de Fiume, le basculement du pays vers la révolution socialiste, la réaction et la propagation des escouades, l’audacieuse Marche sur Rome (dont le centenaire survient en octobre 1922) et l’inexorable efficacité d’une doctrine politique qui échappe aux catégories du jugement par l’action violente.
Les protagonistes sont au moins autant le fondateur du fascisme que ses seconds rôles, qui s’expriment à la troisième et à la première personne, Marinetti, D’Annunzio, Margherita Sarfatti, les antagonistes Nicola Bombacci, Pietro Nenni et Giacomo Matteotti (également pris dans le correspondance émouvante avec l’épouse Velia), Italo Balbo, les démobilisés de la Grande Guerre et toute une nuée d’individus d’en bas. Le protagoniste est l’ensemble de la communauté nationale, “le pays opaque”, presque comme si le fascisme n’était pas “l’hôte de ce virus qui se propage mais l’hôte”.
Un spectacle de Massimo Popolizio, d’après le roman d’Antonio Scurati ; collaboration avec la dramaturgie Lorenzo Pavolini. Scènes de Marco Rossi, costumes de Gianluca Sbicca, éclairages de Luigi Biondi, vidéo de Riccardo Frati, son d’Alessandro Saviozzi, mouvements d’Antonio Bertusi.
Avec Massimo Popolizio et Tommaso Ragno et avec Riccardo Bocci, Gabriele Brunelli, Tommaso Cardarelli, Michele Dell’Utri, Giulia Heatfield Di Renzi, Raffaele Esposito, Flavio Francucci, Francesco Giordano, Diana Manea, Paolo Musio, Michele Nani, Alberto Onofrietti, Francesca Osso , Antonio Perretta, Sandra Toffolatti, Béatrice Verzotti.
Production Piccolo Teatro di Milano-Teatrouropa, Teatro di Roma, Luce Cinecittà en collaboration avec le Centre Théâtral Santacristina. Enregistré au Piccolo Teatro de Milan en septembre 2022. Projet d’édition Felice Cappa, direction de la télévision Marco Odetto, productrice exécutive Serena Semprini, organisée par Giulia Morelli.