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Lutte contre le VIH en Europe : rapport sur les progrès et les défis restants

Lutte contre le VIH en Europe : rapport sur les progrès et les défis restants

Dans un rapport publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida vendredi (1er décembre), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs mondiaux de réduction du VIH d’ici à 2030 et souligne l’importance d’un dépistage précoce et adapté.

Le sida est le stade le plus avancé de l’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), et touche encore 39 millions de personnes dans le monde. La stratégie mondiale de lutte contre le sida des Nations unies (ONUSIDA) fixe plusieurs objectifs que les pays devraient atteindre afin d’éradiquer cette maladie d’ici à 2030.

Toutefois, un nouveau rapport sur le VIH/sida présenté mardi dernier (28 novembre) par l’OMS et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé sur des données recueillies en 2022, montre que les pays européens ont encore beaucoup à faire pour atteindre ces objectifs.

Les objectifs internationaux, mis à jour en 2021, fixent un taux de conformité de 95 % d’ici à 2025 afin de garantir que les pays sont sur la bonne voie.

Ils prévoient que 95 % des personnes vivant avec le VIH soient diagnostiquées, que 95 % des personnes diagnostiquées suivent un traitement antirétroviral et que 95 % des personnes sous traitement bénéficient d’une suppression de la charge virale d’ici à 2025.

En atteignant ces chiffres, 86 % des personnes vivant avec le VIH bénéficieront d’une suppression virale, ce qui signifie qu’elles auront réduit la quantité de VIH dans leur corps à un niveau très bas, ce qui permet au système immunitaire de continuer à fonctionner et de prévenir les maladies.

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Pour le premier objectif, le rapport de l’ECDC montre que la moyenne des diagnostics dans l’UE se situe à 86 %, soit neuf points en dessous de l’objectif. Les deux autres points de référence affichent de meilleurs résultats : 95 % des personnes diagnostiquées reçoivent un traitement, et parmi elles 93 % bénéficient d’une suppression virale.

Le nombre de diagnostics en 2022 a augmenté de 4 % par rapport à 2021, mais reste en baisse de 20,5 % par rapport à 2019, soit avant la pandémie de Covid-19.

« Bien qu’une augmentation du nombre de diagnostics en 2022 puisse sembler négative, elle montre que nous allons dans la bonne direction, de nombreuses personnes vivant avec le VIH étant mieux à même d’accéder aux services de dépistage, de traitement et de soutien dont elles ont besoin » a déclaré Andrea Ammon, directrice de l’ECDC, lors de la présentation du rapport.

L’étude attribue cette augmentation à divers facteurs, comme le retour à la normale des services médicaux après la pandémie, l’élargissement et le ciblage des services de dépistage du VIH et la mise en œuvre de nouvelles stratégies de dépistage.

Selon Mme Ammon, ces nouvelles données révèlent clairement les progrès accomplis en Europe, ainsi que les défis importants qui restent à relever, car nous pouvons et devons faire davantage.

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Un paysage européen fragmenté

Le nouveau rapport met également en évidence la diversité du paysage du VIH en Europe, où 2,4 millions de personnes vivent actuellement avec la maladie.

En 2022, sur les plus de 110 000 personnes diagnostiquées dans la Région européenne de l’OMS, plus de 71 % l’ont été dans l’Est, 20 % dans l’Ouest et 8 % dans le centre de la région.

Les taux les plus élevés pour 100 000 habitants ont été observés en Russie, en Ukraine et en Moldavie, qui concentre le plus grand nombre de cas en une seule année, 90 % des infections provenant de l’intérieur du pays.

Anastasia Pharris, épidémiologiste travaillant sur le VIH à l’ECDC, a expliqué lors de sa présentation que le rapport de cette année montre une épidémiologie du VIH de plus en plus complexe en Europe.

Les données de surveillance de 2022 indiquent une grande variation des schémas et des tendances épidémiques dans la Région européenne de l’OMS. Parallèlement à la circulation croissante des personnes à travers l’Europe, on observe des changements dans le mode de transmission et dans l’accès au dépistage et au traitement dans les différents pays, ce qui empêche l’identification d’un modèle.

La fragmentation ne se limite pas aux régions géographiques, mais aussi à des communautés spécifiques. Le rapport met l’accent sur les groupes les plus vulnérables, car ils sont les plus touchés par les obstacles à l’accès au traitement.

Ces groupes de population clés comprennent les prisonniers, les travailleurs du sexe, les sans-papiers, les personnes qui s’injectent des drogues, les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et les transsexuels.

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Ces personnes sont également les plus touchées par la stigmatisation et la discrimination, ce qui peut les amener à ne pas révéler leur état ou les facteurs de risque à leur entourage proche et même aux professionnels de santé.

Andrea Ammon a déclaré qu’une personne sur six vivant avec le VIH évite les services de santé par crainte d’être traitée différemment, ce qui contribue à un diagnostic et à un traitement tardifs.

La moitié des nouveaux diagnostics en 2022 ont été posés tardivement, ce qui, selon elle, indique qu’il est urgent d’explorer les problèmes sous-jacents qui font que les personnes ne peuvent pas, ou ne veulent pas, se faire dépister en temps voulu et être mises en relation avec les services de soins.

Il est possible de remédier à cette situation en « mettant en œuvre des services centrés sur le patient dans un environnement non stigmatisant et inclusif, de préférence avec la participation de la société civile » a-t-elle déclaré.

Mme Ammon a expliqué qu’il était nécessaire de reconnaître les besoins uniques de chaque communauté, afin de pouvoir offrir des services de prévention sur mesure, notamment en développant des initiatives qui tiennent compte des divers contextes culturels, sociaux et économiques des populations migrantes.
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2023-12-05 09:38:02

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