BRUXELLES : Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a reçu dimanche le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa pour des négociations internationales sur la création de l’Autorité palestinienne, qui devrait éventuellement prendre le contrôle du Hamas sur Gaza.
Une Autorité palestinienne « forte » est nécessaire pour ramener la paix au Moyen-Orient, a déclaré Borrell juste avant d’entamer la rencontre avec Mustafa. Les pourparlers se déroulent alors que les efforts pour tenter de trouver une trêve à Gaza et un accord de libération des prisonniers se réduisent.
Ils sont également intervenus juste avant que la Norvège – qui accueillait la réunion de Bruxelles – ne reconnaisse mardi l’État de Palestine, aux côtés de l’Espagne et de l’Irlande, au grand dam d’Israël.
Alors que les États-Unis usent de leur influence pour mettre un terme à la crise à Gaza, des mesures commencent à être prises pour tenter d’établir les conditions nécessaires à une paix durable.
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Une condition essentielle pour cela est le retrait du Hamas de la direction de Gaza. La seule option viable à laquelle les diplomates sont parvenus est de renforcer l’Autorité palestinienne de Mustafa, qui contrôle la Cisjordanie, afin qu’elle puisse prendre en charge Gaza. « Une Autorité palestinienne fonctionnelle est également dans l’intérêt d’Israël, car pour faire la paix, nous avons besoin une Autorité palestinienne forte, et non plus faible », a déclaré Borrell.
Plaidoyer pour des fonds
Mustafa a déclaré que la réunion de dimanche était « une opportunité très importante » pour l’Autorité palestinienne de présenter ses priorités et ses plans.
Il a déclaré que la « première priorité » était de soutenir les Palestiniens à Gaza, notamment par un cessez-le-feu, puis de « reconstruire les institutions de l’Autorité palestinienne » dans ce territoire, dont le Hamas a pris le contrôle en 2007.
Il a également appelé les partenaires internationaux à faire pression sur Israël pour qu’il débloque les fonds de l’Autorité palestinienne afin que « nous soyons prêts à réformer nos institutions… et, espérons-le, à soutenir ensemble nos efforts en faveur d’un État et de la paix pour la région ».
La réunion de Bruxelles, axée sur l’aide internationale, était présidée par le ministre norvégien des Affaires étrangères Espen Barth Eide, dans le cadre du rôle clé joué par son pays dans les accords d’Oslo de 1993 qui ont établi une série d’arrangements entre les Palestiniens et Israël.
“Nous devons nous assurer que l’Autorité palestinienne (…) doit être capable de survivre, d’être renforcée, d’améliorer sa capacité à fournir des services, à se réformer et également à planifier un futur retour à Gaza”, a déclaré Barth Eide.
La fureur d’Israël
Aux côtés de l’UE, de la Norvège et de l’Autorité palestinienne, étaient représentés aux négociations l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Tunisie, ainsi que le Fonds monétaire international et les Nations Unies. L’Australie, la Grande-Bretagne, le Canada et le Japon y ont également participé.
Avant les négociations, Mustafa a tenu une conférence de presse séparée avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albare, pour le remercier de l’annonce par son pays de la reconnaissance de l’État palestinien.
La décision des trois nations européennes répond à « l’injustice qui a été infligée au peuple palestinien pendant des décennies », a déclaré Mustafa, ajoutant : « Nous voulons que tous les pays d’Europe fassent de même. » Mustafa devait ensuite s’entretenir avec Borrell, Barth Eide et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan.
Lundi, il aura une autre réunion à Bruxelles avec les ministres espagnol, norvégien et irlandais. Et mercredi, il sera en Espagne.
Publié dans Dawn, le 27 mai 2024
2024-05-27 04:05:09
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