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L’UE est prête à affronter Budapest sur l’aide à l’Ukraine

L’UE est prête à affronter Budapest sur l’aide à l’Ukraine

2024-01-31 20:01:50

Jamais auparavant l’écart entre la Hongrie et ses partenaires européens n’a été aussi large, aussi profond et en même temps aussi inquiétant. Les Vingt-Sept sont appelés jeudi 1er février à trouver un accord ici à Bruxelles sur une révision controversée du budget communautaire 2021-2027. Une aide à l’Ukraine d’un montant total de 50 milliards d’euros est sur la table. Budapest s’y oppose jusqu’à présent. “Nous sommes à la croisée des chemins pour l’Union”, a déclaré hier un responsable européen.

Épisodes précédents

L’histoire mérite un résumé. En décembre, les Vingt-Sept devaient trouver un accord sur l’avenir du budget européen. Entre autres choses, la révision prévoit de l’argent frais pour stimuler l’économie et de l’argent neuf pour mieux résoudre le problème de la migration. Par ailleurs, les pays membres souhaitent donner de la visibilité à leur soutien à Kiev, en garantissant une aide pour une période de quatre ans, de 2024 à 2027. En décembre, 26 pays sur 27 avaient donné leur approbation au nouveau cadre financier. La Hongrie s’y était opposée. En substance, Budapest souhaite pouvoir disposer, année après année, d’un droit de veto sur le soutien à apporter à l’Ukraine. Beaucoup ont l’impression que derrière la position hongroise se cache non seulement la crainte de soutenir Kiev dans la guerre contre la Russie, mais aussi la tentative de s’emparer des fonds européens encore gelés en raison de la dérive de l’État de droit à Budapest. Un diplomate d’un pays de l’Est affirme : « C’est du chantage. Pur et simple.”

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Règles de l’UE

Le traité prévoit que le budget est approuvé à l’unanimité, mais que les mesures décidées année par année le sont à la majorité qualifiée. Aucun des 26 autres pays membres ne veut accepter de modifier les règles. Un responsable communautaire observe : “Un vote unanime sur les mesures budgétaires annuelles est hors de question, mais un compromis pourrait consister à discuter de la question chaque année entre les dirigeants.” Un peu à l’image de ce qui se passe avec la reconduction des sanctions contre le Kremlin. Ajoute un autre diplomate, cette fois occidental : “Rationnellement, je dirais qu’un compromis est possible, mais si la question à Budapest est désormais devenue idéologique, la raison ne l’emporte pas toujours”.

Le plan d’Orbán

A Bruxelles, certains craignent que derrière la position du Premier ministre Viktor Orban il y a en effet la volonté de mettre sa vision intergouvernementale et nationaliste de l’Europe au centre de la scène politique, à quelques mois des élections pour le renouvellement du Parlement européen. L’alternative, un accord à 26 sur l’aide à l’Ukraine, serait plus coûteuse et plus embarrassante. Cela se traduirait alors par des dommages pour certains pays, dont l’Italie, qui souhaitent obtenir plus d’argent pour les questions migratoires ou économiques grâce à la révision du budget communautaire. Paradoxalement, on se demande dans quelle mesure le Premier ministre Orbán est en réalité un ami politique du Premier ministre Giorgia Meloni (sans compter le cas de la militante italienne Ilaria Salis, incarcérée à Budapest).

Le climat a changé

Le climat autour de la Hongrie a changé. De nombreux gouvernements font preuve d’une intolérance croissante, sans précédent. “Budapest ne respecte pas le principe de coopération sincère”, estime un autre diplomate. La possibilité de recourir à l’article 7.2 des traités est actuellement en discussion. Cette dernière permet au Conseil de constater à l’unanimité la violation effective de l’État de droit (qui fait actuellement l’objet d’une simple évaluation). Le paragraphe suivant prévoit que certains droits peuvent être suspendus par vote majoritaire. Afin de faire pression sur la Hongrie, certains pays n’hésitent pas à souligner l’impact négatif possible sur Budapest d’un échec à parvenir à un accord. Impact économique et financier. S’adressant à la presse, ils soulignent que l’économie hongroise est déjà en difficulté, que le forint est faible et que les taux d’intérêt sont élevés. Interviewé par l’hebdomadaire Le Point en début de semaine, le Premier ministre Orbán a rejeté les menaces et parlé de “chantage” de la part de ses partenaires.

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