2024-01-16 19:43:46
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme s’est déclaré mardi (16) « alarmé » par l’exécution imminente d’un condamné à mort aux États-Unis, utilisant une nouvelle méthode, l’inhalation d’azote, estimant que cela pourrait constituer de la torture.
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Dans ce type d’exécution, la mort est provoquée par hypoxie (diminution de l’oxygène).
“Nous sommes alarmés par l’exécution imminente aux États-Unis de Kenneth Eugene Smith, selon une méthode nouvelle et non testée, l’hypoxie à l’azote”, a déclaré une porte-parole du haut-commissaire de l’ONU, Ravina Shamdasani, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse.
Cela « pourrait constituer de la torture ou d’autres traitements cruels ou dégradants au regard du droit international », a-t-elle déclaré.
La porte-parole a noté que le protocole d’exécution de l’hypoxie à l’azote de l’Alabama ne prévoit pas de sédation. L’American Veterinary Association (AVMA) recommande d’administrer un sédatif même aux gros animaux euthanasiés de cette manière.
L’ONU appelle les autorités de l’État de l’Alabama à suspendre l’exécution de Smith, prévue le 25 janvier. Shamdasani s’est en outre dit préoccupé par le fait que les États du Mississippi et de l’Oklahoma aient également approuvé cette méthode d’exécution.
Le 3 janvier, des rapporteurs de l’ONU s’étaient déjà inquiétés de cette « première tentative » dans le monde d’exécution par hypoxie d’azote, craignant que la méthode « conduise à une mort douloureuse et humiliante ».
L’exécution de Kenneth Smith par injection létale en novembre 2022 pour un meurtre commis en 1988 a été annulée à la dernière minute car l’injection intraveineuse de la solution létale n’a pas pu être administrée dans les délais légaux.
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Une condamnation à mort controversée
En 1988, un mari infidèle et criblé de dettes a engagé Smith et un autre tueur à gages pour tuer sa femme lors d’un vol organisé. Malgré le suicide du mari, la police a retrouvé les deux tueurs.
Kenneth Smith a été initialement condamné à la peine de mort, mais le procès a été déclaré nul en appel. Lors de son deuxième procès en 1996, il fut de nouveau reconnu coupable de meurtre, mais les jurés étaient divisés sur la peine : 11 des 12 recommandées étaient la prison à vie.
Un juge a alors prononcé la peine de mort, ignorant l’avis du jury, ce qui était légal à l’époque mais est désormais interdit aux États-Unis.
(Avec l’AFP)
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