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L’intolérance religieuse n’a pas sa place dans un Brésil pluriel

Quel est le préjudice personnel que le choix religieux d’une personne peut causer aux autres ? La question s’impose étant donné la réaction d’au moins 200 000 Brésiliens qui ont cessé d’être des adeptes de la chanteuse Anitta. Elle révèle au public qu’elle rejoint le Candomblé, expose son initiation à l’afro-religiosité et devient la cible de l’intolérance religieuse. C’était suffisant pour éloigner les fans et susciter de sévères critiques via les plateformes numériques. Mais les délits ne suppriment pas la valeur artistique du chanteur, une célébrité du funk de Rio, aux valeurs reconnues au niveau national et international.

L’intolérance religieuse est un comportement regrettable qui dure depuis le XVIe siècle, lorsque les premiers groupes de noirs sont arrivés dans le pays, enlevés à divers peuples du continent africain, pour être réduits en esclavage au Brésil par les colonisateurs européens. Dans les tribunaux du pays, les actions motivées par l’intolérance religieuse représentent 33% (176 mille) de celles liées au racisme, selon une enquête de la startup Jus Racial. L’institution a constaté qu’au Tribunal fédéral (STF), l’intolérance religieuse représente 43% des 1.900 recours contre le racisme.

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La réaction des (anciens) fans d’Anitta est une énième démonstration de la répulsion d’une partie de la société envers les valeurs des héritages africains. C’est un comportement récurrent dans le pays. La diabolisation des Noirs et de leur religiosité est ancrée dans le racisme. Cela fait partie des affronts à la Constitution de 1988, qui garantit la liberté religieuse dans le pays et l’égalité des droits pour tous les citoyens, quelle que soit leur origine ethnique ou raciale. Cela porte également atteinte au cadre juridique des droits de l’homme. Cependant, aucun cadre juridique n’a pu empêcher la violence contre les institutions et les adeptes des religions africaines. Les plaintes déposées auprès des forums internationaux des droits de l’homme n’ont pas non plus d’effet atténuant sur ce comportement.

Dans les religions africaines, il n’y a aucune restriction sur le sexe, la couleur de la peau, la condition socio-économique, le statut social, le niveau d’éducation et de nombreux autres paradigmes qui divisent la société en castes et motivent les conflits sur l’espace, qui sont souvent insensés et mortels. Ils considèrent comme fondamentaux le respect entre les personnes, la préservation de la vie, le droit de choisir, y compris religieux, de pensée et d’expression. L’absence de préjugés est l’une des raisons pour lesquelles le nombre d’adeptes des terreiros a augmenté.

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Le manque d’alphabétisation raciale est l’une des causes du racisme et des attitudes violentes, préjugées et intimidantes à l’encontre des adeptes du Candomblé et de l’Umbanda sur tout le territoire national. La loi n° 10 639/2003, qui rendait obligatoire l’enseignement de l’histoire et de la culture afro-brésilienne et africaine dans toutes les écoles publiques ou privées, de l’école primaire au lycée, n’est pas respectée. L’éducation est l’un des moyens les plus efficaces de briser les stigmates, forgés dans des contrevérités, consolidés à l’égard des Noirs, de leurs cultures, de leurs pratiques religieuses, de leurs us et coutumes.

L’hégémonie des religions chrétiennes n’autorise pas une croisade raciste, intolérante, agressive et violente contre les personnes noires et brunes ou contre l’afro-religiosité. Il y a de la place pour tout le monde dans le pays, sous le couvert de la Constitution citoyenne. Le Brésil est un pays pluriel, mais sa population doit encore respecter la diversité et les droits de l’homme.

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2024-05-16 12:00:00
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