L’intelligence artificielle fait mieux que les médecins dans la prise en charge de la dépression, révèle une étude récente

Depuis son apparition, l’intelligence artificielle – et
en particulier les modèles GPT d’OpenAI – menace constamment de
remplacer de nombreux professionnels. Les médecins doivent-ils
aussi craindre ces technologies ? Une récente étude
révèle que dans le cas de la prise en charge de la dépression,
notamment lors de la première consultation, ChatGPT excelle,
faisant même mieux que les médecins.

Le potentiel de l’IA dans la médecine fait débat, mais les
études et les outils (comme Jarvis Médical)
prouvant sa pertinence apparaissent plus rapidement que les critiques.
Alors que nous évoquions récemment son rôle dans le diagnostic
de la maladie d’Alzheimer, une nouvelle étude confirme son efficacité dans la prise en charge de la dépression clinique. Publiée dans la revue
Médecine familiale et santé communautaire, elle se concentre
particulièrement sur les performances des versions 3.5 et 4 de l’IA
conversationnelle GPT d’OpenAI.

Le traitement de la dépression varie en fonction de sa gravité, et les
soins prodigués aux patients sont encadrés par des directives
cliniques déjà établies. Intrigués par les capacités de ChatGPT
dans ce contexte, des chercheurs se sont penchés sur la question de
savoir si ces modèles de langage (LLM) pouvaient respecter ces
directives cliniques.

ChatGPT, meilleur que les médecins ?

Pour mener l’expérience, les chercheurs ont fait appel à 1249
médecins traitants français. Leurs recommandations ont été
comparées à celles de GPT 3.5 et 4. Les chercheurs ont créé des
scénarios de consultation de patients en fonction de l’âge, de la classe
sociale et du sexe. Tous avaient été diagnostiqués comme
dépressifs, présentant des symptômes tels que l’insomnie, des
signes de tristesse et une perte d’appétit
pendant au moins trois semaines. La gravité de la
dépression variait d’un patient à l’autre, allant de légère à
sévère.

Face à ces situations, les médecins devaient
suggérer des traitements adaptés. Les modèles d’IA, quant à eux,
étaient sollicités pour répondre à la question suivante :
“Que pensez-vous qu’un médecin de premier recours devrait suggérer
dans cette situation ?”. Il convient de noter que, conventionnellement,
les directives cliniques suggèrent une orientation vers la
psychothérapie pour les cas légers de dépression. Pour les
situation plus critiques, cette orientation est complétée par un
traitement médicamenteux.

Les résultats obtenus en termes de conformité avec ces
directives étaient les suivants :

• le modèle GPT-3.5 a affiché une conformité de 95% pour les cas
  légers et de 72% pour les cas plus sévères
• GPT-4 quant à lui a montré une conformité de 97,5% pour les
  dépressions légères et de 100% pour les cas plus sévères
• du côté des médecins, la fidélité aux directives était de 4%
  pour les cas légers et de 44,5% pour les cas plus sévères

De plus, GPT-4 était le plus précis en termes d’ajustement du
traitement afin de respecter les directives.