L’influence de la Chine sur l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture

Qu Dongyu, un biologiste spécialiste de la génétique des plantes, a succédé à José Graziano da Silva en 2019 en tant que directeur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il est titulaire d’un doctorat de l’université agricole de Wageningen aux Pays-Bas, réputée comme l’une des meilleures universités européennes dans ce domaine. Avant de prendre la tête de l’agence onusienne, il était vice-ministre de l’Agriculture en Chine. Sa nomination dès le premier tour avait été interprétée comme un signe de l’intérêt de la Chine pour les questions alimentaires et pour les postes à responsabilité dans les instances internationales. Cependant, l’influence grandissante de la Chine au sein de la FAO suscite des préoccupations chez les pays occidentaux. Un documentaire diffusé par le service public allemand met en évidence le contrôle exercé par Pékin sur l’organisation et suggère que la Chine l’utilise à des fins géopolitiques. Certains indices laissent à penser que la Chine a fait des offres à d’autres pays en échange de leur soutien lors de l’élection de Qu Dongyu. De plus, le documentaire révèle que des directeurs nommés par le dirigeant chinois ont favorisé la vente de pesticides controversés en Afrique, en Asie et en Océanie, notamment ceux du groupe agrochimique chinois Syngenta et du géant pharmaceutique allemand Bayer. Cette situation témoigne de la volonté de la Chine de prendre une place prédominante sur la scène internationale, en cherchant notamment à remplacer les États-Unis comme puissance mondiale, selon Christoph Heusgen, ancien ambassadeur de l’Allemagne à l’ONU. La FAO a refusé de commenter ces informations lorsque sollicitée par l’ARD.