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L’indispensabilité d’un grand engagement des catholiques pour la reconstruction de la politique – le monde du travail

L’indispensabilité d’un grand engagement des catholiques pour la reconstruction de la politique – le monde du travail

2023-07-06 16:20:12

Je voudrais faire une brève introduction à l’idée centrale que j’ai l’intention de vous proposer et que j’ai traditionnellement, et depuis un certain temps, liée à la présence catholique dans la société et la politique italiennes, également en référence à Camaldoli. Je m’exprime naturellement avec la franchise d’un « opérateur » politique, comme je l’ai été tout au long de ma vie. Une manière légèrement différente, je suppose, de celle utilisée par les splendides “scientifiques” qui m’ont précédé avec leurs arguments.

La raison de la prémisse est motivée par la nécessité – pour moi du moins, toujours actuelle – de proposer une explication, particulièrement destinée à ceux qui ne sont pas familiers avec le travail que nous menons depuis un certain temps à la Fondation Socialismo : et que est la raison de notre attention constante et insistante à la situation catholique en Italie. Un fait qui pourrait sembler, au moins à certains, un peu discordant avec la tradition et l’expérience, même culturelle, de l’affaire socialiste dans notre pays.

Afin de ne pas perdre trop de temps, je vous présente cette explication, en utilisant une blague que Francesco Margiotta Broglio a voulu rappeler lorsqu’il parlait dans cette salle il y a plusieurs années, tout en introduisant une réunion consacrée à une étude approfondie du “Craxi Concordat”, celui de 1984.

Je n’ai pas participé au débat, j’étais assis dans le public, au premier rang, et j’écoutais attentivement. Et mon amie Margiotta, s’adressant directement à moi et s’adressant à moi par mon prénom, m’a demandé de rappeler à nouveau, avec lui, la plaisanterie avec laquelle le Premier ministre pour qui nous travaillions à l’époque, précisément Bettino Craxi, avait-il répondu sèchement à les observations, mais aussi aux doutes que nous lui présentions quant à l’élaboration de la nouvelle loi que nous avions en main, celle de la mise en œuvre d’un point précis et délicat du nouveau pacte entre l’État et l’Église et qui traitait de la disposition qui devait introduire le financement de 8 pour mille pour toutes les églises italiennes. « N’affamez pas les prêtres ! » : telle était la sèche indication que le socialiste garibaldien qui gouvernait alors notre pays avec autorité, lançait sans ambiguïté à ses interlocuteurs de l’époque, dubitatifs voire inquiets.

Craxi, mais aussi de nombreux socialistes avec lui, étaient très clairs sur le fait qu’un pays par sa nature, son histoire et sa tradition fortement individualiste, tendant trop souvent à la confusion et à l’indétermination dans sa finalisation collective, avait besoin d’un guide politique comme le pain qu’elle était sage, préparé et équilibré; qu’il savait surtout exprimer sans cesse autorité et force pour la gouverner. Et il était convaincu que cela n’aurait pu se faire sans une contribution constante à cette politique de la part de l’Église catholique et de ses prêtres, de son message et de sa vision du monde, de sa solidarité et aussi de sa foi.

Je pars de la force et – pour moi – de la pérennité de cette mémoire pour revenir à proposer le point central qui m’intéresse beaucoup d’affirmer : c’est-à-dire l’action indispensable que les catholiques et leur Église peuvent et doivent apporter à la solution de la crise politique italienne. Pour rendre ce programme encore plus actuel, je voudrais revenir sur le rappel de la reconnaissance contenue dans une recherche très approfondie, réalisée il y a deux ans, sur la condition de l’Église italienne, recherche publiée dans un volume de 20211 consacré précisément à la non-pertinence avérée de l’Église à l’occasion de la crise pandémique, avec un fort accent sur sa subordination explicite à la politique et à la science dans cette épopée tragique.

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En fait, je crois moi aussi que la crise de l’Église italienne, en particulier celle liée à l’action positive qu’elle exprime dans le monde dans lequel elle vit, travaille et dont elle est un élément fondamental, à savoir la société italienne, est encore d’une grande importance proportions. Je peux ajouter que, par rapport à l’état de crise à l’époque constaté par les auteurs du volume, je suis aujourd’hui plus pessimiste : j’aurais donc tendance à parler non seulement d’un ” Troupeau Perdu “, comme le texte s’intitulait alors, mais j’ajouterais une précision encore plus précise : je parlerais de “Brebis sans berger”. Naturellement, je n’oublie pas le fait que cette crise fait partie d’un état de la spiritualité dans l’Occident global, en particulier dans notre patrie européenne, qui est en cours et évident depuis des décennies, avec une progression qui n’est devenue plus visible que ces dernières années. Mais, je le répète, les caractéristiques spécifiques qui ont été mises en évidence dans le volume que j’ai mentionné ne les considèrent pas comme faisant référence à un événement passé : elles sont inhérentes au tissu historique et culturel spécifique de la société italienne depuis un certain temps et à leur manière.

Sur la base de cette évaluation, j’en viens immédiatement au point que je souhaite souligner et que je considère comme le centre de notre discussion : celui du rapport entre le catholicisme vécu et surtout sa réalité organisationnelle, ici en Italie, et politique. Nous savons tous dans quelle mesure et avec quels résultats cette formidable présence catholique a toujours été un protagoniste très important de la vie politique italienne ; et comment, cependant, elle fut décisive surtout après 1944-45 puis se poursuivit, pendant de longues décennies, au moins jusqu’à Tangentopoli. Cela s’est aussi produit en vertu de la persistance en son sein – et pendant une longue période, même après le Concile – de sa condition spécifique d’unité à l’égard de la politique, constamment et avec ténacité promue et soutenue directement par la hiérarchie ecclésiastique. Les caractéristiques qu’elle a montrées au fil du temps, et surtout sa finalisation après les années 1970, peuvent et doivent bien sûr aussi être interprétées et historiquement critiquées ; Par exemple, j’ai beaucoup de critiques et d’observations à proposer sur ce sujet – comme je l’ai souvent fait ces dernières années, qui me paraissent toujours fondées. Cela ne signifie pas, cependant, que la persistance d’une condition de présence catholique active et forte en politique ait décidément et directement influencé à la fois la condition de l’Église italienne et, évidemment, notre vie politique après 1945. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de passer trop de mots pour démontrer ce fait; mais vous me permettrez au moins d’insister sur un point décisif pour moi. Je le fais en citant l’un des grands théoriciens et historiens de cette longue, longue et vitale relation entre l’Église et la politique, qui a duré au moins cinquante ans : Gianni Baget Bozzo. Ce prêtre, très intelligent mais aussi un peu fou, au moment de sa crise finale en a longuement parlé dans un livre paru justement en 1994 : « Catholiques et démocrates-chrétiens. Une expérience politique italienne » (Rizzoli, 1994).

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Le volume démontre, avec beaucoup de lucidité et de fondement, comment la construction de la classe dirigeante de l’Église italienne, à partir précisément des événements de 1943-1948, a été étroitement et inextricablement liée à la croissance, au développement, à l’affirmation de la présence politique de la démocratie Christian. Les évêques italiens qui se sont établis et ont géré avec brio les affaires ecclésiales pendant les cinquante années qui ont suivi 1943, un long parcours qui a été dominé et en quelque sorte conclu avec le pontificat du pape Montini, sont la démonstration visible et convaincante de cette condition, de ce fait.

Cette réalité catholique répandue et vitale, de haut rang et très solide a été, je le répète, un protagoniste très important de la vie politique italienne au moins jusqu’à Tangentopoli. Le brusque effondrement alors survenu du système des partis (et bien sûr surtout de celui des démocrates-chrétiens), d’ailleurs considéré comme moralement dégradant par la manière dont il a été construit et surtout par la manière dont il s’est passé, a conditionné les évêques italiens à à tel point qu’ils ont radicalement changé leur orientation antérieure, voire leur propre vision de la politique. Si bien que, bien que progressivement, ils se sont en fait depuis retirés de la participation à la vie démocratique de leur propre pays, se bornant à contempler ses évolutions à distance de sécurité, même s’ils continuaient à s’engager dans l’orientation positive de multiples activités sociales et à se consacrer principalement pour cultiver, dans la relation État-Église, les questions morales et les problèmes culturels.

Je voudrais aussi vous rappeler encore une fois que cette rupture a eu lieu avant tout parce qu’à l’époque on croyait que même l’Église, du moins sur le plan strictement politique, était en quelque sorte vaincue, et d’ailleurs effrayée, par cette affaire, également due aux co-responsabilités potentielles qui auraient pu leur être directement imputées vis-à-vis de la clameur des faits de corruption politique qui a alors explosé. C’est surtout pour cette raison que je crois que le sommet de la hiérarchie ecclésiastique de ces années-là n’a pas voulu ou n’a pas pu saisir la possibilité, qui à l’époque (1994-96) aurait peut-être pu être saisie, de redevenir un élément fort de l’animation éthique et humaine de toute la démocratie italienne, en utilisant également la longue phase initiale qui a caractérisé la transition après Tangentopoli. Entre autres choses, cela a empêché ou en tout cas fortement entravé, partout où il avait été proposé, l’exercice d’un rôle actif et participatif des laïcs catholiques dans la nécessaire reconstruction de la politique, en soutenant de fait le naturel, quoique prudent, tendance anti-politique qui Depuis lors, elle a concrètement commencé à circuler également dans de nombreuses parties vitales du monde catholique, précisément à la suite de la manière dont s’était produit l’effondrement du système des partis.

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C’est en se référant à cette condition, jointe à l’extranéité et à la compromission, que je pense pouvoir aborder la condition, que je considère dramatique, qui caractérise le présent de l’Église en Italie : en effet, un peuple sans berger. Ce qui s’est passé alors était une grave erreur; et il faut ajouter en vérité qu’il incombe principalement à celui qui dirigeait la CEI à l’époque, à savoir le cardinal Ruini. Qu’un système politique mal conçu, né en 1992-1994 avec les défauts inhérents d’injustice et de violence, présidé par une classe dirigeante majoritairement et inévitablement reculée et très souvent non préparée, surtout parce qu’elle n’a pas de racines ; qu’un tel système a été laissé à lui-même, sans participation, sans médiation, sans corrections par la force spirituelle et par le réseau humain et concrètement étendu qui représentait un grand passé et qui est encore une partie extrêmement importante de l’avenir de la nation italienne, était vraiment une grosse erreur, dont aujourd’hui malheureusement nous sommes tous obligés de payer le prix. A commencer naturellement par celui qui a la responsabilité de diriger les catholiques d’Italie.

je conclus. Pour moi, donc, aujourd’hui, une “mise à la terre” est nécessaire, la définition d’un projet et une action conséquente, y compris une action organisationnelle capable de réadmettre les catholiques et ceux des laïcs qui, en tout cas, se réfèrent aux valeurs chrétiennes dans la politique italienne. Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il soit possible de parler ou d’imaginer une force organisée agissant directement par l’Église : probablement dans le présent elle serait hors du temps et hors de l’histoire. Je ne parlerai pas non plus d’outils concrets et de formes opérationnelles à mettre en œuvre directement. La chose la plus importante, du moins pour moi, est de prendre conscience, et de convaincre les autres, qu’aujourd’hui les pasteurs de l’Église en Italie doivent être exhortés à réfléchir à la haute responsabilité civile et politique qui les interpelle. En particulier, ils doivent être invités à porter un regard critique sur les résultats obtenus aujourd’hui par la politique de la nation qui est également confiée à leur pastorale, certainement aussi en raison des comportements qu’ils ont trop souvent adoptés au cours des trente dernières années. Le temps est vraiment venu pour le catholicisme italien de réfléchir, tous ensemble, sur le rôle qu’il a joué au cours de cette longue période pour soutenir la réalisation du bien commun. Je le répète : au-delà de l’apport infini et pourtant positif qu’il a en tout cas produit et sans oublier le nombre immense de particules de bien que ce monde garantit chaque jour à nos peuples.

L’Église catholique a une responsabilité historique si vaste vis-à-vis de la nation italienne que toute préoccupation petite ou grande ou toute prudence traditionnelle devrait être mise de côté aujourd’hui. Cette responsabilité doit être assumée immédiatement, avant qu’il ne soit trop tard.



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