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« L’hospice de l’Europe » : la Suisse dément les prophètes de malheur

« L’hospice de l’Europe » : la Suisse dément les prophètes de malheur

2023-12-30 07:00:00

Fin d’année

« L’asile des pauvres de l’Europe » : on prédisait à plusieurs reprises que la Suisse serait reléguée – la situation s’est avérée complètement différente

L’effondrement du Crédit Suisse coûtera 13’000 emplois. Ce n’est pas la première fois que la Suisse est confrontée à un choc. Un regard sur les prophéties catastrophiques précédentes permet de tirer une conclusion claire. Commentaire du rédacteur en chef au début de l’année.

Les égratignures ne sont que superficielles: l’économie suisse est plus forte que jamais.

Image : DL/pm

Il y a quelques jours, je fouillais dans mon armoire à archives. C’est là que se trouve mon mémoire de diplôme, que j’ai rédigé à l’université en 1999, sur la fusion de l’UBS et de la Bankverein. Je ne l’ai plus jamais feuilleté. Mais voilà qu’un article du Financial Times me le rappelle. Le journal économique a rapporté cette semaine que 13 000 emplois avaient été supprimés depuis l’annonce du rachat de CS par UBS. C’est un record.

Ce chiffre me semble familier, et en fait : même après la fusion de l’UBS et de la Bankverein il y a près d’un quart de siècle, comme je l’ai lu dans ma thèse, 13 000 emplois ont été supprimés. Parmi eux, 1 800 étaient dus à des licenciements en Allemagne. Cela a été un énorme choc. La « Basler Zeitung » a publié un journal spécial. L’inquiétude était énorme. La question était alors posée : le marché du travail suisse peut-il faire face à ces licenciements massifs ? Est-ce le début de la fin pour la place financière ?

Moins dépendant de la place financière

Depuis, cela a en fait perdu de son importance. Mais il y a aussi un bon côté: la dépendance de la Suisse à l’égard des grandes banques a diminué. Dans le même temps, la puissance économique suisse est plus grande que jamais.

À la fin des années 1990, il y avait deux grandes banques au lieu de trois ; aujourd’hui, nous en avons une de plus, l’UBS. C’est malheureux, mais supportable. La Suisse est plus qu’une place financière. Et par rapport à avant, le marché du travail est aujourd’hui beaucoup plus robuste : quiconque perd son emploi chez UBS et CS peut en retrouver rapidement un nouveau. Le problème n’est plus le chômage, mais plutôt : la pénurie de main d’œuvre !

Je conserve également dans mes archives des éditions de journaux historiques et des prévisions passionnantes pour l’avenir. Des décennies plus tard, celles-ci sont très éclairantes.

20 pour cent de chômeurs ? Tu te moques de moi, tu es sérieux quand tu dis ça

Après le vote sur l’EEE en 1992, le conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz prévoyait un risque de chômage de 20 pour cent (valeur actuelle : 2 pour cent).

En 2005, Jean-Daniel Gerber, alors secrétaire d’État, avait prévenu que la Suisse serait l’un des pays les plus pauvres d’Europe dans 20 ans si l’économie continuait à connaître une croissance aussi faible. Le titre d’un article de presse : « La Suisse, foyer pauvre de l’Europe ?

Ce serait une erreur de tomber dans l’autosuffisance. Peut-être la Suisse est-elle si forte précisément parce qu’elle doute constamment d’elle-même et craint presque pathologiquement son déclin.

Mais au tournant de l’année, on peut dire que toutes les prédictions catastrophiques se sont révélées fausses. Rien ne laisse penser que cela changera en 2024.



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