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L’horreur à Meaux : Portrait du père de famille suspecté d’avoir tué sa femme et ses enfants

L’horreur à Meaux : Portrait du père de famille suspecté d’avoir tué sa femme et ses enfants

ALAIN JOCARD / AFP
Homicides à Meaux : qui est le père de famille soupçonné d’avoir tué toute sa famille (Photo prise devant l’appartement où a eu lieu la tuerie à Meaux, perpétrée le 25 décembre 2023)

FAITS DIVERS – Un père de famille de 33 ans, atteint de troubles psychiatriques et soupçonné d’avoir tué lundi 25 décembre au soir sa femme et leurs quatre enfants à leur domicile de Meaux en Seine-et-Marne « dans une scène de crime d’une très grande violence » a été interpellé ce mardi 26 décembre à Sevran (Seine-Saint-Denis).

Le jour de Noël, vers 21H00, les forces de l’ordre sont intervenues au domicile de cette famille, au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation. Des traces de sang étaient visibles sur le palier. À l’intérieur, cinq cadavres étaient découverts : ceux de la mère âgée de 35 ans et des quatre jeunes enfants, une fillette de 10 ans, une seconde de sept ans, un garçon de quatre ans et un nourrisson de neuf mois.

Voici ce que l’on sait sur leur père, soupçonné d’être l’auteur de cette tuerie.

Plusieurs tentatives de suicide

L’individu, né en 1990 à Colombes dans les Hauts-de-Seine et de nationalité française, a été interpellé à Sevran (Seine-Saint-Denis) chez son père. Il a indiqué « savoir pourquoi il était en garde à vue, a évoqué son mal-être personnel et sa dépression » d’après le procureur Jean-Baptiste Bladier. Il est hospitalisé, sous le régime de la garde à vue, pour des blessures importantes à la main.

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Depuis 2017, il est suivi pour troubles dépressifs et psychotiques. Des ordonnances prescrivant des tranquillisants ont été retrouvées au domicile. Selon les premiers éléments de l’enquête, le père de famille aurait fait plusieurs tentatives de suicide, en 2017 et en 2019.

Selon le procureur, l’homme souffrirait notamment de dysthymie, trouble persistant de l’humeur considéré comme une sorte de dépression mineure chronique. Plusieurs voisins l’ont décrit comme « fragile psychologiquement » auprès de BFMTV. « On sentait qu’il n’était pas bien dans sa peau » a souligné une voisine.

L’homme avait déjà poignardé sa compagne en 2019

Mais l’homme a également déjà été un danger pour sa famille. Les prémices de l’enquête ont fait remonter des faits de violences antérieurs au sein de ce couple formé il y a 14 ans et marié en octobre 2023.

En novembre 2019, le père avait porté un coup de couteau à son épouse à l’omoplate, alors qu’elle était à un mois et demi de son accouchement. La victime, née en Haïti, avait refusé de porter plainte et n’avait pas souhaité l’assistance d’une association d’aide aux victimes de violences.

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À l’époque, lors de son audition, la victime avait expliqué que son conjoint « n’était pas bien depuis huit jours » relate le procureur Jean-Baptiste Bladier. Une enquête avait été ouverte et le conjoint placé en garde à vue avant d’être hospitalisé en psychiatrie pendant deux mois.

Abolition du discernement, troubles dépressifs et psychotiques

La procédure avait été classée sans suite au motif d’état mental déficient, a précisé Jean-Baptiste Bladier. Une expertise avait attesté de l’existence de l’abolition du discernement chez l’homme, suivi depuis 2017 pour troubles dépressifs et psychotiques.

De fait, étant reconnu non responsable de ses actes, le casier judiciaire du mis en cause est resté « dépourvu de tout antécédent » a souligné le procureur.

À sa sortie, le père de famille a expliqué les faits « par ses idées noires et l’envie qui avait été la sienne de se faire du mal » à lui, et non pas à son épouse, a précisé le procureur.

« La dépression à elle seule » ne peut pas expliquer un tel geste

Toutefois, concernant le meurtre de sa femme et de ses enfants, « la dépression à elle seule ne favorise pas une telle violence et un tel acharnement » a soulevé auprès de BMFTV Laure Westphal, psychologue clinicienne au GHU Paris psychiatrie et neurosciences. « Là, c’est clairement une décompensation psychotique dont il s’agit. »

Elle explique que quelqu’un de psychotique peut « fabriquer des angoisses massives extrêmement importantes (…) si massives que la personne peut halluciner, développer un délire et se sentir persécuté ».

« Je n’arrive pas à expliquer son geste. C’est quelqu’un dans sa bulle, il ne parlait à personne » a répété une voisine, informée des troubles psychiatriques du conjoint. D’après elle, le couple n’était pas en train de se séparer, un élément parfois déclencheur d’un passage à l’acte.

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En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France : 118 femmes ont été tuées l’an dernier par leur conjoint ou leur ex-conjoint.

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