l’explication géographique de l’histoire mouvementée de l’Espagne

Face à des pays d’Europe centrale occupés par une vaste plaine sans montagnes ni variation, la péninsule ibérique C’est un cauchemar de dénivelés, de montagnes et de contrastes, un peu à l’image du caractère accéléré de ses habitants. «Valladolid, par exemple, est terre céréalière des vacceos, les gens qui ont occupé ce qui est aujourd’hui la province, et cela a généré des structures sociales très différentes de celles de Valence, qui a été le verger. Malgré les nombreux siècles et les mouvements de population, nous verrons qu’il y a des éléments qui perdurent dans la manière de comprendre la vie sociale”, prévient l’auteur de “Espagne : anatomie d’un pays extraordinaire” à propos de l’effet pas du tout invisible de géographie, dans l’histoire du peuple.

L’Espagne a l’honneur ou le déshonneur d’avoir l’altitude moyenne la plus élevée d’Europe après la Suisse, non pas tant en raison de ses très hautes montagnes mais en raison de la grande extension et de l’élévation du plateau. Ses habitants n’ont cependant pas l’impression de vivre dans une zone très élevée en raison de la perspective biaisée générée par les structures et les voies de communication (par exemple, la montée sur l’A-6 Vers le nord, il est long et élevé, mais peu de gens remarquent que la descente vers l’autre versant ne récupère pas tout à fait la hauteur acquise lors de la montée, puisque la majorité de la population vit à des altitudes inférieures à 1 500 mètres.

“Cela conduit à la perception majoritaire et fausse que nous vivons dans un espace plat”, explique l’écrivain dans les premières pages d’un ouvrage rempli de cartes, d’illustrations et d’infographies. Cependant, cette combinaison d’altitude et de platitude sur le plateau nord est un fait tout à fait unique en Europe, sans que les plaines pannoniennes ou du nord de l’Europe n’atteignent ces hauteurs, et un fait différenciant avec les autres villes.

L’impact de la géographie et, par conséquent, des phénomènes météorologiques est aussi influent que subtil sur les organisations humaines. J. Tapiador Il donne comme exemple le fait que là où tombent de nombreuses tempêtes de grêle, une plus grande demande d’assurance est générée et, par conséquent, plus de mouvements de capitaux. Tout cela se traduit par davantage d’investissements, plus de modernisation du domaine, et un plus grand besoin de s’organiser pour rivaliser avec les régions qui ne souffrent pas de ces éventualités. “Ce n’est pas seulement l’altitude moyenne, ou la latitude, mais la position des montagnes par rapport aux masses d’air dominantes qui pousse certaines régions à se spécialiser dans une direction ou à pouvoir accueillir certaines activités économiques”, rappelle-t-il.

Dans l’imaginaire collectif flottent les difficultés rencontrées par les troupes napoléoniennes dans leur progression à travers la péninsule comme exemple d’un fait géographique qui a changé l’histoire de l’Espagne, mais il existe une infinité d’exemples similaires liés à l’impossibilité d’installer certaines infrastructures. ou des technologies, dans certains domaines, ce qui a eu un impact sur le retard économique que certains, protégés par la légende noire éculée, attribuent à des causes historiques et même religieuses complexes. Non seulement parce que la construction de tunnels est plus coûteuse sur des terrains accidentés de granite ou de calcaire, mais aussi parce que les chaînes de montagnes dissuadent l’extension des routes, quelle que soit la proximité des villes. “Cette situation, depuis l’Antiquité, a conduit à un certain isolement des régions, des comtés et des vallées, leur conférant des caractères uniques tant sur le plan culturel que par rapport à l’usage agricole”, explique J. Tapiador.

Este aislamiento geográfico, que hoy ha permitido una mejor conservación del patrimonio y del entorno natural, ha repercutido en la persistencia de ideas tradicionales como el carlismo o los nacionalismos periféricos ante la incapacidad del Estado-nación española de trenzar caminos y puentes con el resto del Pays. Ce n’est pas un hasard si ces mouvements ultraconservateurs ont eu leur plus grand prestige dans le Maestrazgo, les vallées navarraises et guipuzcoennes des Pyrénées et à Gérone. La géographie façonne le caractère et la façon de penser.