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“L’Europe n’est désormais unie que par l’euro et le vaccin”

“L’Europe n’est désormais unie que par l’euro et le vaccin”

11/07/2022 à 15:34

HEC

L’écrivain, qui vient de publier ‘Emerson’s Garden’, revendique les “plus de deux mille ans de civilisation” du continent

L’écrivain louis landéro crois qu’actuellement le passé “importe peu” et regrette que l’idée de l’Europe s’estompe car, assure-t-il, bien qu’il soit le résultat de plus de deux mille ans de civilisation, il n’est actuellement uni que par l’euro et le vaccin contre le coronavirus.

L’Europe est le résultat de plus de deux mille ans de civilisation et ce qui nous unit, ce sont Platon, Mozart, Cervantès, Shakespeare, Darwin… C’est pourquoi l’idée d’Europe s’estompe, car les éléments qui nous unissent se perdent” et maintenant c’est juste “l’euro et le vaccin”dit Landero (Alburquerque, Badajoz, 1948), qui vient de publier “Le jardin d’Emerson” (Tusquets).

L’écrivain décrit ce livre comme une anthologie de moments de son passé, dans lequel il évoque ses souvenirs, les lectures qui l’ont accompagné et son écriture.

Un livre dans lequel il est allé “se promener” dans son passé pour voir “ce qu’il a trouvé”: “et je continue à trouver des choses parce que dans le passé il y a plus de choses que nous ne le pensons ; elles sont en sommeil et nous devons les chercher et les faire revivre”

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Mais il estime que la mémoire est peu cultivée aujourd’hui car, dit-il, « le passé importe très peu, comme en témoigne le fait que les Humanités ont été écartées du système éducatif. « Il y a trop de choses à faire dans le présent et le passé n’a pas d’importance. Intéressé, dit Landero.

Dans ‘Emerson’s Garden’ apparaît le lecteur Landero, l’écrivain et l’enseignant mais aussi celui qui a vécu enfant et jeune des expériences dans le monde rural dans lequel il a grandi dans les années 50 et dans le Madrid qui l’a accueilli, même s’il assure qu’il ne s’agit pas du tout de la suite de ‘Le balcon d’hiver’ (2014), son livre le plus autobiographique.

Pour Landero, prix national du récit et de la critique et dont le dernier roman ‘Fine Rain’ a été élu meilleur de 2019, être écrivain est quelque chose de trop diffus pour être considéré comme une profession ou un métier.

Il y a des écrivains professionnels qui jouent la sécurité et quand ils commencent à écrire une histoire, ils sont convaincus qu’elle sortira. Je ne sais pas”, dit l’écrivain, qui ajoute : “Imaginez que vous allez vous faire opérer et que vous ayez un chirurgien qui est comme moi, qui ne sait pas si ça va marcher ou pas… Je ne Je ne me sens pas du tout un professionnel dans le travail d’écriture, même si je l’ai fait toute ma vie”.

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Il assure aussi qu’il n’est spécialiste de rien : “Je sais beaucoup de choses mais toutes dépareilléesson père et sa mère” et croit seulement qu’il était un expert dans quelque chose à l’époque où il jouait de la guitare, se souvient-il.

Landero met en évidence dans son livre, comme il le transmet à ses élèves, la nécessité de ne pas perdre “la capacité d’émerveillement”, ce qu’il estime actuellement plus difficile à maintenir en raison de l’excès d’informations.

Nous sommes très compétents mais inexpérimentés et nous vivons de seconde main, d’après ce qu’ils nous disent, mais nous ne pensons pas par nous-mêmes”, soutient l’écrivain, qui estime que cette capacité d’émerveillement doit être entraînée comme Luis Buñuel le faisait avec l’imagination : “chaque jour il inventé une histoire, que tu le veuilles ou non, pendant une demi-heure », raconte Landero.

L’écrivain assure aussi qu’il y a peu “ceux qui lisent de leurs propres yeux et écouter de ses propres oreilles », car « c’est beaucoup plus confortable de se laisser porter par le courant » et considère qu’il faut « revendiquer le droit de ne pas être trop informé », pour la santé mentale.

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“Les gens se nourrissent des gros titres”

L’immédiateté fait que les gens ne se nourrissent que des gros titres, tout court et immédiat et c’est quelque chose d’absolument appauvrissant parce que rien n’est approfondi. L’excès d’information et de naufrage vivant aujourd’hui et dans l’immédiateté est quelque chose aliénant“, insiste.

Il revendique aussi la lenteur de ces temps, ce à quoi la lecture nous forme, dit-il. Bien que moins lent que son cousin Paco dont “la lenteur devenait exaspérante”, comme il le rappelle dans le livre : “s’il devait prendre une décision, il avait l’habitude de dire : ‘je vais à la tête’ et nous savions tous quoi il allait faire. faire là : réfléchir et mûrir la décision », comme l’ont fait les dieux et les prophètes.

De ses souvenirs d’enfance, il se rappelle aussi comment dans sa villeou les hommes étaient “l’épopée” et les femmes la “costumbrista”. Dans les années 1950, dans le monde où elle a grandi, issues de “paysans moyens”, les femmes “étaient celles qui résolvaient les affaires quotidiennes et pratiques, les aristotéliciennes”, tandis que les hommes étaient les platoniciens.

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