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L’étude remettant en cause la quasi-extinction de la lignée humaine il y a 900’000 ans suscite des critiques

L’étude remettant en cause la quasi-extinction de la lignée humaine il y a 900’000 ans suscite des critiques

Une étude récente qui affirme que la lignée humaine a failli être éteinte il y a environ 900’000 ans, avec seulement 1280 individus survivants, est fortement contestée par de nombreux scientifiques.

Cette étude a suscité l’intérêt de nombreux médias début septembre. En effet, selon un article publié dans la revue Science en août dernier et rédigé par un groupe de chercheurs chinois et italiens, les humains auraient frôlé l’extinction il y a 900’000 ans en raison d’un phénomène de “goulot d’étranglement”.

Nos ancêtres auraient ainsi vu presque 99% de leur population disparaître en raison d’un refroidissement climatique violent.

L’équipe de chercheurs s’est basée sur un modèle d’analyse génétique pour conclure que les ancêtres de l’homme moderne ont été menacés pendant au moins 120’000 ans.

Cependant, cette publication a été accueillie avec scepticisme par de nombreuses critiques, comme celle d’Aylwyn Scally, chercheur en génétique de l’évolution humaine à l’Université de Cambridge. Selon lui, il y a eu une réponse quasi unanime dans la communauté des généticiens, qui affirment que cette étude n’est pas convaincante.

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Il est indéniable qu’un goulot d’étranglement dans l’évolution de la population humaine ait pu se produire, c’est-à-dire une réduction drastique du nombre d’individus. Cependant, c’est la précision du modèle utilisé qui est remise en cause.

Étant donné qu’il est très difficile d’obtenir de l’ADN à partir des rares fossiles humains vieux de plusieurs centaines de milliers d’années, les scientifiques utilisent les mutations observées dans le génome des humains modernes et des modèles informatiques pour déduire les changements qui se sont produits dans le passé.

L’équipe de chercheurs chinois a utilisé le génome de 3150 humains modernes pour conclure que “près de 98,7% des ancêtres de l’Homme ont disparu” au début du goulot d’étranglement, il y a 930’000 ans, selon Haipeng Li, co-auteur de l’étude de l’Institut de nutrition et de santé de Shanghaï.

Pendant 120’000 ans, la population a chuté pour atteindre à peine 1300 individus, affirme l’étude. Haipeng Li ajoute : “Nos ancêtres ont frôlé l’extinction et ont dû coopérer pour survivre”.

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La population a finalement réussi à se rétablir grâce à une augmentation des températures et peut-être grâce à la maîtrise du feu.

Le goulot d’étranglement aurait entraîné une forte consanguinité, ce qui se traduit par une moins grande diversité génétique chez les êtres humains par rapport à d’autres espèces proches, comme les chimpanzés. Il aurait également contribué à l’évolution parallèle des espèces humaines de Néandertal, de Denisova et des humains modernes, qui se sont séparées d’un ancêtre commun à peu près à la même époque, selon l’étude.

De son côté, Stephan Schiffels de l’Institut allemand d’anthropologie évolutionnaire Max Planck, exprime son “extrême scepticisme” quant à la prise en compte des incertitudes statistiques dans cette étude. Selon lui, il ne sera jamais possible d’arriver à un chiffre aussi précis que 1280 individus ayant vécu il y a si longtemps en utilisant l’analyse génomique des humains modernes.

En outre, le spécialiste de la génétique des populations ajoute que les données utilisées sont connues depuis des années et que les méthodes d’estimation des populations passées n’ont jamais conclu à une quasi-extinction.

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