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L’étude des séquelles post-aiguës de l’infection par le SARS-CoV-2 et la prévalence du Covid long.

L’étude des séquelles post-aiguës de l’infection par le SARS-CoV-2 et la prévalence du Covid long.

Un médecin mesure la tension artérielle d’un patient infecté par la Covid-19, à côté de son épouse, lors d’une consultation à domicile dans l’Est de la France.© SEBASTIEN BOZON contre AFP.
Une nouvelle étude a cherché à définir les séquelles de l’infection liées au SARS-CoV-2 sur le long terme.

Atlantico : Une étude, Élaboration d’une définition des séquelles postaiguës de l’infection par le SRAS-CoV-2 cherchant à définir les séquelles post-aiguës de l’infection par le SARS-CoV-2. Que sait-on à l’heure actuelle de ces dernières ? Que nous apprend cette étude ?
Antoine Flahault : Le Covid long regroupe une grande variété de symptômes survenant à la suite d’un Covid-19 et ne pouvant pas être expliqués par d’autres causes. Cette étude nord-américaine publiée dans le JAMA est intéressante car elle est basée sur une méthodologie prospective que l’on appelle « cohorte » en jargon épidémiologique. Ici les chercheurs n’ont pas tenté de rattacher après coup des symptômes à une infection par le Sars-CoV-2, mais ils ont inclus au départ 9764 personnes, chez lesquelles ils ont enregistré la survenue du Covid-19, et le nombre de ceux qui, six mois plus tard, répondaient à la définition de Covid long. Sur les 2231 personnes infectées après le 1er décembre 2021, et suivies jusqu’en avril 2023, c’est à dire principalement infectées par Omicron, 10% ont développé un Covid long.

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Que savons-nous aujourd’hui, de la prévalence des Covid long dans la population ?
La prévalence du Covid long varie selon les études autant que la définition du syndrome lui-même varie. Cette prévalence a été plus élevée avant Omicron (15-20%), qu’après (10%). Elle est plus élevée chez les femmes, chez les plus de 40 ans, ceux qui fument, sont obèses, atteints de diabète, et chez ceux ayant développé une forme sévère de Covid-19 initial (les personnes hospitalisées et en particulier en soins intensifs). Les réinfections augmentent aussi le risque de Covid long, alors que la vaccination contre le Covid-19 réduit se risque de l’ordre de 40%.

On a le sentiment que l’on en apprend de plus en plus sur le Covid long, quels sont les éléments qui continuent de manquer à la recherche ?
Cette étude nord-américaine retrouve 37 symptômes différents du Covid long, cela permet tout de suite de saisir la difficulté et l’ampleur du problème. On ne peut pas penser qu’une seule hypothèse puisse expliquer toutes les manifestations du Covid long. Ainsi aujourd’hui, les chercheurs planchent sur quatre grands types d’explications possibles du Covid long, sans récuser la possibilité qu’il y en ait d’autres et sans éliminer non plus la possibilité que plusieurs mécanismes coexistent à l’origine du Covid long chez une même personne. Ces quatre hypothèses sont :
– la persistance du virus dans l’organisme, une infection chronique en quelque sorte, qui n’est pas facile à détecter parce que le virus pourrait se loger dans des organes profonds auprès desquels on ne réalise pas facilement des biopsies (par exemple le cerveau) ; certains incluent aussi dans cette hypothèse infectieuse, la réactivation d’autres virus dormants (par exemple du groupe herpès ou d’autres);
– l’existence d’une production endogène de protéines à l’origine de l’altération de vaisseaux ou d’organes, cette voie serait une incitation à rechercher des traitements par anticorps monoclonaux ciblés contre cette protéine pour traiter le Covid long ; une équipe de collègues à Genève travaille sur cette voie ;
– un phénomène auto-immun, comme il en existe pour d’autres syndromes post-infectieux connus avec d’autres virus, par exemple le syndrome de Guillain-Barré qui survient après la grippe ou le Zika ; cette hypothèse inviterait à recourir à des traitements reposant sur les corticoïdes par exemple;
– ou encore une origine thrombo-embolique, causant notamment des embolies de la microcirculation de certains organes, et le traitement associerait alors plutôt des anticoagulants ou des anti-agrégants plaquettaires.

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Pourquoi continuer à étudier le Covid long et tenter de définir précisément ce qu’est cette affliction est important aujourd’hui?
La recherche est nécessaire à chaque fois que l’on aimerait y voir plus clair avec des arguments scientifiques dans un domaine particulier. Il persiste de nombreuses inconnues dans le Covid long. J’ai évoqué plus haut les mécanismes qui en sont à l’origine, mais d’autres questions mériteraient aussi qu’on explore plus avant le problème. Je pense à la durée des symptômes. Une étude israélienne a publié il y a plusieurs mois le suivi d’une série de patients dont la plupart n’avaient plus de symptômes de Covid long après un an. D’autres séries montrent qu’il n’en est rien, qu’au contraire une grande partie des patients atteints de Covid long continue à en souffrir encore après trois ans. A l’aulne des définitions apportées par ce récent papier du JAMA on aimerait savoir ce qu’il en est des autres cohortes de patients souffrant de Covid long dans le monde. Et puis, l’important est d’avancer dans la recherche des traitements du Covid long. Il est possible qu’il n’y ait pas un seul traitement pour toutes les formes cliniques de Covid long mais plusieurs, voire des associations thérapeutiques si plusieurs mécanismes en sont à l’origine, c’est tout cela qu’il faut encore déterminer aujourd’hui et cela justifie de poursuivre les investissements en matière de recherche.
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