Nouvelles Du Monde

Les vaccins contre le cancer à l’honneur au congrès de l’American Society of Clinical Oncology

Les vaccins contre le cancer à l’honneur au congrès de l’American Society of Clinical Oncology

Ils seront à l’honneur lors du congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), la grand-messe annuelle des spécialistes de la pathologie, du 2 au 6 juin à Chicago (États-Unis). Les vaccins contre le cancer, ces traitements individualisés qui visent à réduire le risque de récidive et la mortalité, font l’objet de multiples essais cliniques. Les plus avancés atteindront bientôt l’ultime étape, la phase 3. Dernière publication en date, le 10 mai, dans la revue Nature avec les conclusions préliminaires d’un essai de phase 1 mené par une équipe américaine avec la firme BioNTech sur 16 patients opérés d’un cancer du pancréas puis traités avec un médicament inhibiteur. Une pathologie dont la survie à cinq ans n’est que de 5 %. Résultat ? La moitié a développé une réaction immunitaire forte après avoir reçu le vaccin et n’a pas rechuté après dix-huit mois. Ceux n’ayant pas répondu à la vaccination ont vu survenir une récidive après environ treize mois.

En France, plusieurs équipes planchent sur ces techniques haute couture. Comme le CHU de Besançon et l’université de Franche-Comté, dont le candidat vaccin UCPVax contre le cancer du poumon déclenche une réponse immunitaire à 80 % et améliore le taux de survie chez la moitié des patients testés, selon des résultats préliminaires. Ou l’Institut Curie, à Paris, en lien avec la biotech Transgene et l’Oncopole de Toulouse, qui travaille sur les cancers induits par une infection au papillomavirus humain (HPV) et les vaccins personnalisés. Les laboratoires BioNTech et Moderna, spécialistes de la technique de l’ARN messager utilisée pour certains de ces traitements, espèrent une mise sur le marché entre 2026 et 2030. Dans leur viseur : cancers du sein, de la prostate, de la peau, du poumon, du cerveau… Décryptage avec le professeur Christophe Le Tourneau, oncologue médical à la tête du département d’essais cliniques précoces de l’Institut Curie.

Lire aussi  Un homme jugé pour meurtre et vol après une soirée arrosée à Puigcerdà.

Comment fonctionne un vaccin anticancer ? Il faut rappeler qu’une cellule normale devient cancéreuse par des modifications de son ADN. Des mutations qui surviennent sur des gènes impliqués dans la multiplication des cellules, entraînant une tumeur et parfois des métastases. Le principe est donc d’éduquer notre système immunitaire en le mettant en contact avec un vaccin qui contient des mutations de la tumeur, afin qu’il développe des anticorps pour détruire les cellules tumorales.

Quel est l’objectif ? Il ne s’agit pas de vaccins préventifs comme ceux qui évitent une infection par un virus (HPV ou hépatite B) pouvant induire un cancer. Ces vaccins thérapeutiques ne s’adressent qu’à des patients qui ont un cancer afin de retarder ou d’empêcher la récidive. Ils seront d’autant plus efficaces qu’ils sont administrés tôt, après une opération, lorsque les cellules tumorales dans le sang sont peu nombreuses. Cette stratégie s’adapte à de nombreux types de cancer : poumons, pancréas, mélanome, gorge, ovaires…

Lire aussi  Le DHF augmente au bureau de santé de Sanggau et propose d'activer Laskar Berlian — Suarapemredkalbar.com

Ces recherches ont démarré il y a plusieurs décennies. Pourquoi cette accélération ? D’abord, le concept a changé. On a longtemps cherché à identifier une mutation qu’on pensait la plus pertinente pour viser un cancer particulier, et on créait un vaccin à partir de ça. Ces essais ont connu beaucoup d’échecs. Aujourd’hui, deux approches sont développées : des vaccins dits universels, qui ciblent de multiples mutations présentes dans la majorité des cancers, et des vaccins individualisés.

Un vaccin pour chaque patient ? Oui, on prélève un extrait de la tumeur du malade pour la séquencer génétiquement. Ensuite, on analyse des centaines de mutations afin de sélectionner les plus pertinentes. Certains laboratoires ont recours à l’intelligence artificielle pour identifier et prédire les gènes les plus intéressants. Dans d’autres cas, on connaît la cause de la maladie : les virus de l’hépatite B (cancer du foie) et le HPV (cancers ORL, du col de l’utérus, de la vulve, du pénis et du canal anal, etc.).

L’autre accélérateur, ce sont les progrès de la technologie ? Oui, car créer en deux mois un vaccin personnalisé avec de multiples cibles, c’est une prouesse. La pandémie de Covid-19 a changé la donne : la mise au point très rapide de vaccins efficaces à base d’ADN et d’ARN messager a dopé l’intérêt pour cette technologie. Celle-ci est aussi devenue plus abordable : des sociétés comme BioNTech ou Moderna ont gagné énormément d’argent qu’elles réinvestissent dans ces recherches contre le cancer.

Lire aussi  Nouvelles consignes sur le port du masque dans les établissements du CISSS Lanaudière

Que montrent vos essais ? Le plus avancé est celui contre la cible du HPV, virus responsable d’environ 5 % des cancers. Les résultats préliminaires de l’essai clinique de phase 1, mené avec Transgene et l’Oncopole de Toulouse, seront dévoilés au congrès de l’ASCO. Dans le groupe des patients atteints de cancers ORL qui l’ont reçu, une réponse immunitaire est déclenchée et aucun d’entre eux n’a connu de récidive. Dans celui des non-vaccinés, on a observé deux rechutes. Il est trop tôt pour conclure, mais cela ouvre de formidables espoirs.

Est-ce une révolution dans la prise en charge ? Les stratégies ont beaucoup évolué : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie… Mais 40 % des patients meurent encore de leur cancer. Ces vaccins pourraient arriver sur le marché d’ici quelques mois ou années. Ils formeront un nouvel arsenal.
#Les #vaccins #anticancer #ouvrent #formidables #espoirs
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT