« L’attente des patients aux urgences peut durer jusqu’à cinq ou huit heures ! » Les personnels des urgences de Chartres ont déposé un préavis de grève qui a commencé ce jeudi matin.
Il concerne l’ensemble des professionnels tous grades confondus du service des urgences du centre hospitalier de Chartres. Il court jusqu’au 8 juillet et certains menacent de le prolonger si aucune solution concrète n’est trouvée rapidement.
Les personnels n’avaient pas souhaité auparavant étaler leurs revendications sur la place publique.
Une grande souffrance du personnel
« L’inaction de la direction ainsi que leurs déclarations publiques affichant une apparente sérénité concernant l’été et le service des urgences nous forcent à réagir », confie Stéphane Gaudemer, secrétaire de la Confédération générale du travail (CGT).
« Le personnel est en grande souffrance, avec beaucoup d’épuisement moral et physique. Cela fait des mois que l’on dialogue avec la direction, mais sans réponse concrète. Les solutions proposées sont loin de convenir », glisse l’une des porte-paroles du collectif des urgences. Ce service compte en moyenne entre 120 et 150 entrées par jour.
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Des revendications multiples
Face à ce flux croissant de patients, certaines situations violentes ont été de nombreuses fois constatées.
Les personnels des urgences réclament la création de six postes et de lits supplémentaires. « Nous souhaitons la création de vingt lits supplémentaires, alors que l’ARS (agence régionale de santé) elle-même revendique un besoin journalier de trente lits » affirme Camille Jardat, l’une des porte-paroles.
Une révision générale de l’organisation des urgences en lien avec les différents services spécialisés est aussi réclamée. Du matériel (brancards, pieds à perfusion…) est demandé. « Les délais concernant l’imagerie médicale doivent être réduits et notre sécurité vis-à-vis des patients doit être améliorée » revendique une manifestante.
Du côté de la direction, on estime que des changements sont en cours. « Nous avons créé une cellule de gestion des lits et un pool de remplacement pour les soins critiques » assure Yvon Le Tilly, directeur adjoint des Hôpitaux de Chartres. Selon lui, « la situation est moins critique que dans d’autres établissements français. »
Pour Stéphane Gaudemer de la CGT, parlant au nom de l’intersyndicale, « la direction fait la sourde oreille, mais ils ont les mains liées à cause du déficit budgétaire. Si l’ARS a pu créer des postes à Dreux, il doit être aussi possible de trouver ce financement à Chartres. »
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Thomas Desprez
