Personne ne voulait s’asseoir à côté de lui à l’école. Le directeur de l’école lui a même fait changer de classe parce que certains parents ne voulaient pas d’un Turc dans la classe de leur enfant. Non, cela n’a pas eu lieu en Afrique du Sud, mais dans nos propres Pays-Bas. À un jeune âge, Atilla Aytekin a été victime de discrimination et de racisme. Il n’a jamais laissé cela l’empêcher de faire quoi que ce soit. En fait, cela a renforcé sa conviction qu’il voulait réussir dans la vie. Pour qu’il ait plus tard aussi quelque chose à redonner à la société.
Aytekin possède désormais Azerion avec son partenaire commercial Umut Akpinar. Cette société de divertissement numérique emploie 1 500 personnes dans 24 pays. Ils l’ont récemment rendu public. La valeur de l’entreprise est désormais indexée à environ 1,3 milliard d’euros. Le duo est également le nouveau propriétaire de Fortuna Sittard. Ils détiennent 65 % des actions. Ils ont un rêve pour ce club de football limbourgeois qui fait battre mon cœur plus vite : ils veulent aussi faire grandir le football féminin.
Selon moi, Atilla Aytekin est l’entrepreneur turc qui rend possible l’impossible. Je ne connais personne qui a travaillé aussi dur dans sa vie que lui. Par essais et erreurs, mais surtout en n’abandonnant jamais. Je me souviens encore de la première fois où je l’ai rencontré. Il m’a donné une leçon de décence. À juste titre : j’avais l’habitude d’être déraisonnablement lent à répondre aux e-mails.
La société d’Aytekin, Azerion, a commencé sa “carrière de footballeur” en tant que sponsor du département e-sports d’Ajax. Et récemment, la société a décidé d’acheter Fortuna Sittard. Le club et les membres du club de football de Sittard étaient initialement très méfiants à l’égard des entrepreneurs turcs venus dans le Limbourg avec leurs grands projets – la province où la plupart des gens semblent avoir une préférence pour les partis de droite tels que le FVD, le PVV et le VVD, et où vivent le moins d’immigrants non occidentaux en pourcentage.
Mais quand le club et ses supporters ont appris à mieux connaître les deux entrepreneurs turcs, ils se sont dit : ces hommes ont vraiment un projet, une vision. Des entrepreneurs prospères comme Aytekin et Akpinar savent comment soutenir financièrement un club de football. Ce n’est pas un luxe, car de nombreux clubs sont actuellement sous l’eau.
Le premier mouvement réussi a été d’attirer le meilleur attaquant Burak Yilmaz. Fortuna Sittard est désormais le seul club de football limbourgeois restant en Eredivisie. C’est aussi le seul club de football de la province avec une équipe féminine en Eredivisie.
Le noyau dur de Fortuna Sittard a maintenant embrassé les deux Turcs. Les supporters avaient même mis de la musique turque une fois lorsqu’ils sont entrés dans le club et ont dit : “Tu es à nous maintenant.” Je pense que c’est la meilleure histoire d’intégration néerlandaise de ces derniers temps. De la musique de carnaval au chanteur pop turc Tarkan (“Kiss kiss”) : qui aurait jamais pensé ?
