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Les tueries en Corée du Nord troublent la politique dans le Sud

Les tueries en Corée du Nord troublent la politique dans le Sud

Publié le: 09/09/2022 – 06:24Modifié: 09/09/2022 – 06:22

Séoul (AFP) – Lorsque des soldats nord-coréens ont trouvé un responsable des pêches sud-coréen dans leurs eaux territoriales, ils l’ont abattu et brûlé le corps – un incident si choquant qu’il a ensuite incité Kim Jong Un à s’excuser.

Les détails sont sommaires – et pour la plupart classifiés – mais exactement comment et pourquoi le fonctionnaire est venu flotter dans un gilet de sauvetage au-dessus de la frontière maritime connue sous le nom de Northern Limit Line en septembre 2020 est devenu un débat politique amer dans le Sud.

Le fonctionnaire de 47 ans, Lee Dae-jun, était-il un transfuge potentiel fuyant des dettes de jeu, comme l’a déclaré le gouvernement du président de l’époque, Moon Jae-in, citant des renseignements qu’il avait ensuite scellés pendant 30 ans ?

Ou cette version des événements est-elle en fait une campagne de diffamation et de dissimulation de haut niveau, comme l’a affirmé le nouveau gouvernement de Yoon Suk-yeol en faisant une descente dans la maison d’un ancien maître espion et en lançant une action en justice pour la gestion de l’affaire par l’ancienne administration ?

Les services de renseignement affirment que leur ancien chef, Park Jie-won, a détruit des preuves montrant que Lee n’avait pas l’intention de déménager à Pyongyang.

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Park a déclaré à l’AFP que les accusations étaient “une vengeance politique contre l’ancienne administration”, rejetant les allégations comme non fondées.

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La nouvelle administration de Séoul a également rouvert les enquêtes sur une deuxième affaire explosive, dans laquelle deux pêcheurs nord-coréens qui ont avoué avoir tué 16 coéquipiers en mer ont été expulsés en 2019.

Une vidéo dramatique montrant le couple traîné apparemment contre son gré à travers la zone démilitarisée (DMZ) fortement fortifiée et renvoyée dans le Nord a été publiée par le gouvernement conservateur de Yoon.

Le gouvernement de Moon à l’époque a déclaré que la nature brutale des meurtres signifiait que les hommes n’avaient pas droit aux protections habituelles accordées aux transfuges nord-coréens et ne pouvaient pas être considérés comme des réfugiés.

Truc politique ?

La lutte politique sur les deux affaires met en évidence les risques d’interpréter les renseignements classifiés et la loi de manière hautement partisane, selon les analystes.

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Les critiques affirment que le faucon Yoon, qui est aux prises avec des cotes d’approbation record quelques mois seulement après être devenu président, se livre à des appâts rouges à l’ancienne dans le but de sauver sa popularité auprès des électeurs mécontents.

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“Pour les conservateurs, ces deux cas sont un exemple d’approche libérale envers le Nord”, a déclaré à l’AFP l’avocat et chroniqueur Yoo Jung-hoon.

Mais “le moment de l’enquête qui a eu lieu juste après le changement de pouvoir soulève des questions sur un motif politique”, a-t-il ajouté.

Les partisans de Yoon, un ancien procureur qui a remporté une élection serrée en mars en promettant de sévir contre Pyongyang après des années de diplomatie ratée, disent qu’il essaie simplement de résoudre les affaires.

“Ce serait un plus gros problème si les procureurs choisissaient d’ignorer les allégations et d’enterrer les affaires craignant que cela ne soit qualifié d'”enquête politique””, a déclaré à l’AFP Shin Yul, professeur à l’université de Myongji.

“Approche réaliste”

Les experts juridiques disent que les affaires ont révélé des contradictions dans la constitution du pays.

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Juger les pêcheurs devant les tribunaux sud-coréens aurait été sans précédent, car il n’était pas clair si les tribunaux locaux étaient compétents.

Une clause de la constitution sud-coréenne décrit le territoire du pays comme “la péninsule coréenne”.

Yoon a suggéré que cette clause signifiait que les hommes auraient dû être considérés comme des citoyens sud-coréens et jugés chez eux.

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Mais la clause suivante s’engage à œuvrer pour une “réunification pacifique” avec le Nord, reconnaissant la réalité qu’il existe deux pays distincts sur la péninsule.

“Séoul doit adopter une approche réaliste lorsqu’elle traite avec le Nord”, a déclaré Kim Jong-dae de l’Institut Yonsei pour les études nord-coréennes.

L’administration de Yoon a accusé le gouvernement de Moon d’envoyer les pêcheurs “directement dans le couloir de la mort” en les rapatriant dans le Nord.

Mais les critiques disent que le président a donné la priorité à la “politique de vengeance” plutôt qu’au traitement de problèmes politiques plus urgents tels que la spirale de l’inflation et la chute de la monnaie.

Chercher à poursuivre des responsables sans présenter de contre-preuves “fumantes” dans les deux cas semble suspect, a déclaré Kim Jong-dae.

“L’administration va de l’avant avec une gouvernance punitive avec des procureurs en première ligne”, a-t-il déclaré.

“C’est une chose de soulever des questions et d’exiger des réponses sur la façon dont l’ancien gouvernement a traité les deux affaires. Mais enquêter sur d’anciens responsables est une chose totalement différente qui soulève inévitablement des soupçons de motivations politiques.”

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