Les tremblements de terre à Gaza et en Israël | Opinion

Ainsi, le gouvernement israélien, au lieu de bénéficier du soutien de l’opinion publique mondiale, est également confronté au rejet massif de pays, d’organisations et de groupes qui le détestent. Dans une large mesure, cette répulsion existait déjà, mais le tremblement de terre l’a rendue clairement visible. Le tremblement de terre a également mis en lumière les échecs de l’armée et des services de renseignement. Les soldats et les espions israéliens étaient communément cités par les alliés et les rivaux comme les meilleurs au monde. Pas plus. Ils n’avaient pas prévu ce qui s’est passé le 7 octobre, ils ont mis du temps à monter une contre-offensive pour sauver et protéger leurs citoyens et reprendre le contrôle du territoire envahi par le Hamas ou sauver les otages kidnappés par les terroristes. Le bombardement de Gaza, avec ses immenses pertes humaines et matérielles, contribue évidemment à la détérioration de la réputation internationale de l’armée et du gouvernement israéliens.

Des secousses plus faibles, mais également révélatrices, se produisent généralement dans les jours qui suivent un tremblement de terre. Par exemple, le massacre a révélé le fonctionnement de certaines des universités les plus prestigieuses du monde. Lors d’un interrogatoire devant le Congrès américain, les recteurs des universités de Harvard et de Pennsylvanie ont fait de leur mieux pour ne pas répondre si leurs institutions respectives étaient autorisées à préconiser l’extermination d’un certain peuple. Tous deux refusèrent de répondre à la question. Et les deux dirigeants ont dû démissionner en raison des réactions suscitées par leurs déclarations. Il convient de noter que le départ de la présidente de Harvard, Claudine Gay, est également dû au fait que ses ennemis politiques ont démêlé des textes académiques dans lesquels elle apparaît comme l’auteur et qui comprennent des paragraphes copiés et utilisés sans donner crédit à l’auteur initial.

Mais le tremblement de terre n’a pas seulement diffusé de nouvelles informations sur le processus médiocre suivi par les universités américaines d’élite pour élire leurs dirigeants. Bien plus grave que l’embarras des autorités universitaires a été la performance catastrophique de Bibi Netanyahu.

Le Premier ministre israélien s’est construit toute une image politique de champion de la sécurité d’Israël : le plus belliciste des faucons. Le tremblement de terre du 7 octobre a révélé le vide de ce positionnement. En réalité, alors que le Hamas s’employait à voler chaque dollar ou euro qui lui venait des Nations Unies, de l’UE ou du Qatar et à les détourner pour armer et entraîner ses terroristes, Bibi Netanyahu se concentrait sur autre chose : la consolidation de son pouvoir et l’affaiblissement des contrepoids institutionnels qui pourraient la mettre à mal. Alors que le Hamas construisait un impressionnant réseau de centaines de kilomètres de tunnels sous Gaza pour loger ses militants et stocker leurs fournitures, Bibi Netanyahu consacrait ses énergies à l’expansion des colonies en Cisjordanie, aux côtés des voix les plus extrémistes et chauvines de sa coalition. . .

Le plus belliciste des faucons a fermé les yeux sur les avertissements de ses services de sécurité. Ceux-ci l’ont alerté sur le fait que le Hamas entraînait activement ses troupes à des exercices qui n’étaient pas routiniers. L’indifférence de Netanyahu à cet appel était alimentée par son désir de maintenir Gaza et la Cisjordanie séparées, chacune sous une autorité différente. Pour y parvenir, il avait besoin que Gaza reste sous le contrôle du Hamas. Sa responsabilité politique dans l’attentat du 7 octobre ne fait aucun doute.

Le vieil antisémitisme déguisé est alors renforcé par les erreurs d’un gouvernement israélien qui a perdu son caractère démocratique. Et c’est là, au fond, la plus profonde des vérités révélées par le tremblement de terre du 7 octobre : en se plaçant sous le commandement d’un gouvernement qui sape les institutions, Israël met en danger non seulement sa démocratie, mais aussi sa sécurité.

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