Les tensions et la présence armée croissante au Mali retardent le départ de la mission onusienne

Les Nations unies se sont montrées préoccupées samedi par l’aggravation des tensions et la présence militaire croissante dans le nord du Mali. Le départ de la mission de l’ONU (Minusma), prévu d’ici le 31 décembre, pourrait être retardé. Face à l’escalade militaire dans le nord du Mali, l’ONU a exprimé sa préoccupation quant au retrait actuel de la mission onusienne. Selon l’ONU, les difficultés causées par la junte pourraient remettre en question le calendrier de départ des Casques bleus. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont demandé le départ de la Minusma en juin, après des mois de détérioration des relations. Le retrait de la Minusma a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre les acteurs armés présents dans le nord, avec les groupes séparatistes touaregs reprenant les hostilités contre l’État central et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda multipliant les attaques contre les positions militaires. Cette confrontation risque de s’intensifier dans les prochaines semaines avec l’évacuation prévue des camps de la Minusma à Tessalit, Aguelhok et surtout Kidal, bastion des séparatistes. Les Nations unies ont déclaré être sérieusement préoccupées par l’intensification des tensions et la présence armée croissante dans le nord du Mali, et ont averti que ces conditions risquaient d’empêcher le départ ordonné et dans les délais de la Minusma. Elles ont également souligné que cela pourrait mettre en danger le transfert en toute sécurité du personnel et des biens appartenant aux pays contributeurs de troupes et aux Nations unies. L’ONU a également exprimé sa préoccupation quant à l’impossibilité pour ses convois logistiques de quitter la ville de Gao depuis le 24 septembre pour récupérer le matériel à Aguelhok, Tessalit et Kidal. Cela pourrait avoir un impact important sur la capacité de la Minusma à respecter le calendrier imparti. L’ONU souligne que la résolution du Conseil de sécurité mettant fin au mandat de la Minusma en juin appelle le gouvernement de transition du Mali à coopérer pleinement avec l’ONU pour assurer le retrait ordonné et en toute sécurité de la mission.