Les putschistes du Niger nomment Premier ministre

Les militaires au pouvoir après le coup d’État au Niger ont annoncé la nomination d’un Premier ministre et d’un commandant de la garde présidentielle. Une offensive diplomatique des États-Unis a jusqu’ici échoué.

Près de deux semaines après la prise de pouvoir des militaires au Niger, les putschistes ont nommé un Premier ministre. Dans une déclaration télévisée en fin de soirée, un porte-parole de la junte militaire a nommé l’économiste Ali Mahaman Lamine Zeine comme nouveau Premier ministre.

Lamine Zeine était auparavant ministre de l’Économie et des Finances dans le cabinet de l’ancien président Mamadou Tandja, évincé en 2010, et travaillait plus récemment comme économiste pour la Banque africaine de développement au Tchad, selon un média nigérien.

Par ailleurs, selon des informations militaires nigériennes lundi soir, le lieutenant-colonel Habibou Assoumane a été nommé commandant de la Garde présidentielle.

L’ultimatum de la CEDEAO a expiré

Dans ce pays extrêmement pauvre d’environ 26 millions d’habitants, l’armée a destitué fin juillet le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum et a suspendu la constitution. Sous Bazoum, le Niger était l’un des derniers partenaires stratégiques de l’Occident dans la lutte contre l’avancée des terroristes islamistes au Sahel.

Un ultimatum de la communauté des Etats ouest-africains de la CEDEAO aux putschistes pour réintégrer Bazoum a expiré ce week-end. Sinon, la CEDEAO prendra des mesures qui pourraient également inclure la violence, a indiqué l’ultimatum.

La junte a ignoré le délai, bloquant à la place l’espace aérien au-dessus du Niger et menaçant que les forces nigériennes se défendent contre tout attaquant. Des vols internationaux ont été annulés ou détournés. Les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de la CEDEAO veulent discuter jeudi de la marche à suivre à Abuja, la capitale du Nigeria.

États-Unis : aucun progrès dans les pourparlers

Pendant ce temps, la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland a déclaré que les pourparlers entre les États-Unis et la junte nigérienne pour régler le conflit n’avaient pas progressé.

“Ces pourparlers ont été très francs et parfois difficiles parce que nous poussons pour une solution négociée. Il n’a pas été facile d’obtenir quoi que ce soit ici. Ils ont une idée assez précise de la façon dont ils veulent procéder et ce n’est pas compatible avec le Constitution du Niger.” , a déclaré Nuland après avoir rencontré Moussa Salaou Barmou, le chef d’état-major autoproclamé de la junte nigérienne, et trois autres responsables militaires. “C’était difficile aujourd’hui, je veux le dire très franchement”.

Malgré la pression américaine, les putschistes ont refusé de prendre des mesures pour rétablir l’ordre civil dans le pays. Elle s’est vu refuser une rencontre avec le président déchu Mohamed Bazoum ou avec le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani.