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Les protestations des agriculteurs français se rapprochent de Paris en attendant les mesures gouvernementales

Les protestations des agriculteurs français se rapprochent de Paris en attendant les mesures gouvernementales

2024-01-26 14:46:06

La fureur des campagnes se rapproche de Paris. Depuis ce vendredi matin, les paysans mobilisés effectuent les premiers blocages de circulation dans les zones limitrophes de la région parisienne. Une semaine après le début des premières fermetures de routes près de Toulouse – et à la suite de manifestations similaires en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne et en Roumanie – les semi-remorques et les actions de type « coups de poing » (directs) se sont multipliées dans toute la France. Les manifestations d’agriculteurs ont mis Le gouvernement d’Emmanuel Macron contre les cordesdont le Premier ministre annoncera cet après-midi les mesures avec lesquelles il espère calmer l’indignation rurale.

En attendant les annonces de Gabriel Attal, les répercussions des actions des paysans se font de plus en plus sentir. L’A7 et l’A9 —deux des principaux axes du sud du pays, dont l’un relie la France à l’Espagne— sont coupé près de 400 kilomètres. “C’est une situation sans précédent”, a reconnu l’entreprise de BTP Vinci. Le poste frontière de La Jonquera sur l’AP-7 a été fermé. Jusqu’à 80 autoroutes et routes nationales dans toute la France sont concernées par les manifestations des paysans, très mobilisés dans l’arc sud du pays.

Vont-ils bloquer l’accès à Paris ?

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs – les deux principales organisations paysannes – ont prévenu qu’elles procéderaient à des blocages dans cinq points routiers en région parisienne à partir de deux heures de l’après-midi. Pourtant, depuis tôt le matin, des agriculteurs effectuaient déjà des déplacements en tracteur dans les zones limitrophes de l’Ile-de-France (région parisienne). De nombreuses actions sont promues par de petits syndicats ou des travailleurs ruraux sans affiliation. Les grandes centrales syndicales ont en effet un contrôle ténu sur la mobilisation.

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Quand j’arrive à la fin du mois, je n’ai plus aucun revenu net. Je vis grâce au salaire de ma femme», expliquait en milieu de semaine Yves, 58 ans, producteur de blé bio à Agen (sud), où les manifestations ont commencé, au El Periódico de Catalunya, du groupe Prensa Ibérica. “Pour nous, c’est une question de survie”, a ajouté Charlie, à propos d’un secteur primaire marqué à la fois par des inégalités de revenus et par des niveaux de pauvreté nettement supérieurs à la moyenne du pays (18% vivent en dessous du seuil, alors que la moyenne du patrimoine français est de 13). %).

Les raisons de la colère paysanne sont complexes et bien ancrées. De la faible rémunération de nombreux producteurs agricoles et éleveurs à la traités de libre échangeen passant par excès de paperassel’augmentation des taxes sur le diesel pour les agriculteurs, les nouvelles réglementations environnementales ou les politiques de l’Union européenne telles que le Green Deal ou les avantages commerciaux pour les produits agricoles ukrainiens.

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« Vous ne répondez pas à la souffrance avec la police anti-émeute »

Il ne sera pas facile pour le Premier ministre d’apporter une réponse convaincante. Parmi les mesures envisagées par Attal, il y a une aide financière pour compenser la détaxation progressive du diesel rural (qui a commencé cette année) ; une simplification des formalités administratives pour recevoir une aide en cas de catastrophes naturelles, comme les sécheresses ou les inondations ; et l’engagement d’appliquer une loi de 2018 qui était censée garantir un prix équitable aux producteurs, mais que l’industrie agroalimentaire a réussi à utiliser à son avantage au détriment des petits agriculteurs et éleveurs. Les marges dans ce secteur ont augmenté de 48% au cours des deux dernières années, sans que cela ait un impact sur les travailleurs agricoles, selon une étude de l’institut La Boétie.

Contrairement à d’autres sources de protestation, le gouvernement Macron a réagi avec prudence et permissivité aux actions des paysans, malgré leur force. Ils ont vidé de nombreux camions avec des produits en provenance d’Espagne et d’autres pays. Ils ont même mis un explosif puissant dans un immeuble en construction à Carcassonne. « On ne peut pas répondre à la souffrance en envoyant des policiers anti-émeutes »a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Il s’agissait sans aucun doute de déclarations surprenantes de la part d’un ministre qui se distinguait jusqu’à présent par ses positions viriles et fortes à l’égard des manifestants. À l’automne 2022, il avait qualifié d’« écoterroristes » les militants écologistes pour avoir procédé à des dégradations matérielles similaires à celles que pratiquent aujourd’hui les agriculteurs.

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Mais le gouvernement Macron redoute surtout ces mobilisations rurales en raison de leur popularité. Près de 90 % des Français les soutiennent, selon des enquêtes récentes. À cela s’ajoute le fait que les élections européennes du 9 juin approchent. L’extrême droite cherche à exploiter la colère des campagnes pour renforcer son favoritisme face à un macronisme qui enchaîne les révoltes sociales les unes après les autres.



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