En observant les étalages, les prix se présentent comme suit : les pommes de terre se vendent à 7dh/kg, les tomates à 6dh-8dh/kg, tandis que les oignons coûtent 6dh/kg. Il est évident que les prix ont tendance à augmenter une fois de plus.
Cette tendance soulève des préoccupations au sein des ménages et met en évidence les défis auxquels notre pays est confronté en termes de sécurité alimentaire.
Outre les facteurs environnementaux, tels que les conditions climatiques, notamment la sécheresse et la pénurie d’eau, Thami, un vendeur expérimenté de 60 ans, met l’accent sur l’aspect humain.
Il affirme que les agriculteurs produisent des légumes à des coûts raisonnables. Cependant, le véritable problème réside dans la présence des intermédiaires qui compliquent la chaîne : “Le produit peut être revendu de 6 à 8 fois avant d’arriver dans l’assiette du consommateur”, souligne-t-il.
Il est clair pour lui qu’une fois les produits sur le marché de gros, les intermédiaires, présents dès l’aube, achètent près de 70% des produits. Ainsi, à travers de multiples ventes et reventes, ils perturbent l’équilibre entre l’offre et la demande grâce à leur quasi-monopole. Cette diminution de l’offre de légumes exerce une pression à la hausse sur les prix, au détriment des agriculteurs et des consommateurs.
Selon lui, les coûts énergétiques plus élevés ont également eu un impact sur les prix du transport. “Si un transporteur avait besoin de 1500 DH pour transporter des légumes d’une ville à l’autre, les dépenses ont explosé pour atteindre 2000 DH, voire même 3000 DH, selon la distance de destination”.
Il convient de rappeler que le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a souligné, dans sa dernière note sur l’Indice des prix à la consommation (IPC) du mois de juillet 2023, que l’indice d’inflation poursuit sa tendance à la hausse en raison des prix élevés des produits alimentaires et non alimentaires. Celui-ci a augmenté de 0,3% en un mois et de 5,4% en un an, précise l’organisme.
En effet, les hausses de prix des produits alimentaires observées entre juin et juillet 2023 ont principalement touché les “Fruits” avec 9,2% et les “Poissons et fruits de mer” avec 4,4%. En revanche, les prix ont baissé de 3,3% pour les “Légumes” et de 0,6% pour le “Lait, fromage et œufs”.
D’autre part, le gouvernement a récemment publié une note d’orientation sur la préparation du Projet de Loi de Finances (PLF 2024), dans laquelle il exprime sa volonté de réduire le taux d’inflation à un niveau équivalent à 3,4%, en tablant sur une croissance économique de 3,7% du PIB, grâce à une meilleure saison agricole (75 millions de quintaux de céréales), et à 2% à partir de 2025. L’exécutif considère que les mesures prises en début d’année 2023, telles que le soutien aux matières premières, le soutien aux fourrages pour le bétail et la volaille, et les matières premières agricoles importées, ont contribué à une baisse du taux d’inflation de 10,1% en février à 5,5% fin juin 2023, et il est prévu que ce taux se limite à 5,6% d’ici la fin de cette année.