Le cas de Shoroug Dwyyat, libérée à la moitié de sa peine, est plutôt rare. La plupart des anciens détenus condamnés devaient de toute façon sortir de prison d’ici quelques mois. Leurs chefs d’accusation sont très vastes : jets de pierre et de cocktails Molotov, incendies… et pour certains, tentative de meurtre. Ainsi, cet échange de prisonniers se distingue de celui de 2011. À l’époque, plus de mille prisonniers palestiniens ont été échangés contre un seul Israélien, le soldat Gilad Shalit. Il était détenu par le Hamas depuis cinq ans. Sur le millier de prisonniers libérés, “un tiers d’entre eux purgeait des peines à vie pour avoir planifié, tenté ou mené des attaques terroristes”, selon la RTS. Cette fois, le ratio est nettement plus petit : un Israélien pour trois Palestiniens.
Dans la liste des 300 noms, il y a aussi les détenus qui sont encore en attente d’un procès. Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains HaMoked, citée par l’AFP, ils étaient 230 à attendre leur jugement. Certains sont d’ailleurs détenus sans inculpation ni procès dans le cadre d’une détention administrative.
Depuis le début de la guerre, le nombre de Palestiniens maintenus en détention administrative sans inculpation ni procès serait en forte augmentation. Selon HaMoked, entre le 1er octobre et le 1er novembre, leur nombre est passé de 1319 à 2070. Une situation dénoncée par Amnesty International.
“La détention administrative est l’un des outils clés employés par Israël pour appliquer son système d’apartheid contre la population palestinienne. Des témoignages et des enregistrements vidéo révèlent également plusieurs cas de torture et d’autres mauvais traitements infligés par les forces israéliennes, notamment des coups violents et des humiliations délibérées auxquels ont été soumis des Palestiniens et Palestiniennes détenus dans des conditions déplorables”, a déploré début novembre Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
Il y aurait aujourd’hui plus de 7000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, selon l’ONG palestinienne “Le Club des prisonniers”.
