Les médecins européens sont payés moitié moins que leurs homologues américains

Les médecins américains gagnent en moyenne beaucoup plus que leurs homologues de 10 autres pays, selon une enquête menée par Medscape auprès des médecins d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et d’Europe.

Alors que les médecins américains gagnaient en moyenne 352 000 $ par an, le pays le plus proche était le Canada (273 000 $). Le pays le moins bien payé était le Mexique, avec 19 000 dollars. En Allemagne, qui a le salaire le plus élevé parmi les pays européens interrogés, les médecins gagnent en moyenne 160 000 dollars.

Medscape a interrogé des médecins en exercice à temps plein dans 11 pays, non seulement sur leur salaire et leur valeur nette, mais également sur ce qu’ils pensent de leur salaire et de leur emploi. Toutes les devises ont été converties en dollars américains à des fins de comparaison.

Pourquoi ces grands écarts ?

Le rapport énumère plusieurs raisons expliquant les différences de rémunération. Aux États-Unis et au Canada, par exemple, les salaires des travailleurs hautement qualifiés et hautement instruits sont élevés. Ces deux pays comptent également moins de médecins par habitant que les autres pays développés, et les pénuries de main-d’œuvre ont tendance à faire grimper les rémunérations, notent les auteurs.

De plus, les médecins aux États-Unis et au Canada effectuent généralement 4 années d’études de premier cycle et 4 années d’études en médecine avant leur résidence. Dans certaines régions d’Europe, cependant, certains étudient la médecine en 5 à 6 ans de cours de premier cycle.

La structure des salaires et les marchés des soins de santé divergent également considérablement d’un pays à l’autre. Cette divergence s’est reflétée dans les grèves des médecins et les manifestations contre les bas salaires et le manque de personnel en 2022 en France, en Allemagne, en Espagne, au Portugal et en Grèce. En revanche, les grèves des médecins aux États-Unis sont rares.

En outre, les gouvernements de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne, emploient des médecins qui fournissent gratuitement de nombreux services dans le cadre d’un plan national de santé.

Comme ces pays européens, le Brésil et l’Argentine disposent d’un système de santé public universel, mais l’Amérique du Sud investit moins dans les hôpitaux et autres centres médicaux que l’Europe, et « cela se traduit par moins d’opportunités de devenir un spécialiste mieux payé », écrivent les auteurs.

En Allemagne, la prestation de soins de santé combine un système public pour les citoyens salariés ayant des niveaux de revenus admissibles et un système privé pour les autres.

Malheur avec le salaire

La satisfaction à l’égard du salaire était faible dans les 11 pays étudiés. Le pays ayant le pourcentage le plus élevé de répondants déclarant être équitablement rémunérés était les États-Unis (52 %), suivis du Canada (43 %). Les médecins de ces pays bénéficient des salaires les plus élevés et d’une plus grande flexibilité ou d’une plus grande implication du secteur privé dans la fixation des salaires.

La satisfaction la plus faible était en Argentine, où 5 % des médecins se sentaient équitablement rémunérés. Les médecins y gagnent en moyenne 21 000 dollars, selon le rapport. En Italie et au Portugal, seuls 11% sont satisfaits. En Italie, les médecins gagnent en moyenne 64 000 dollars ; au Portugal, les médecins gagnent 44 000 dollars.

“Le fait que les réponses ‘oui’ soient égales ou inférieures à 20 % dans la moitié de notre liste indique un problème potentiellement grave dans la façon dont les médecins envisagent leur avenir financier”, a écrit l’auteur du rapport à propos des faibles niveaux de satisfaction.

La valeur nette comprend non seulement le salaire, mais également les investissements et les taux d’épargne. Dans cette catégorie, les comparaisons entre les pays étaient encore plus frappantes. Les médecins américains avaient de loin la valeur nette la plus élevée, soit près de 2 millions de dollars. À l’autre extrémité du spectre se trouve l’Argentine, où les médecins estiment leur valeur nette à 3 000 dollars.

“Grâce en grande partie à l’hyperinflation et à la grande volatilité des marchés du pays, un médecin argentin moyen a une valeur nette inférieure à 1 % de celle de son homologue américain”, expliquent les auteurs.

Ils notent également qu’il est important de considérer que les médecins de plusieurs des pays européens et sud-américains interrogés percevront une pension gouvernementale.

La rémunération des médecins de sexe masculin était nettement plus élevée que celle de leurs homologues féminines dans tous les domaines, mais l’ampleur de l’avantage variait considérablement. Le Portugal présentait l’écart le plus important, les hommes gagnant 56 % de plus. Les médecins masculins de l’Espagne voisine bénéficiaient du plus faible avantage salarial, soit 15 %.

Refais-le?

Bien entendu, des facteurs autres que la rémunération contribuent à la satisfaction. On a demandé aux médecins combien de patients ils voyaient en moyenne chaque semaine. Ce sont ceux d’Allemagne qui en ont vu le plus (113 par semaine) et les médecins du Mexique qui en ont vu le moins (53 par semaine).

Un médecin américain moyen voyait 72 patients par semaine, soit 36 ​​% de moins que ses homologues allemands, 29 % de moins qu’en Espagne et 17 % de moins qu’en France.

L’enquête demandait : « Si c’était à refaire, choisiriez-vous la médecine comme carrière ? » La proportion de réponses affirmatives variait de seulement 53 % au Portugal à 73 % aux États-Unis. Cette affirmation ne correspond pas toujours au niveau de rémunération.

« Il est intéressant de noter », écrit l’auteur, « le Mexique était à la traîne derrière tous les autres pays en termes de rémunération moyenne des médecins, mais ses médecins étaient à peu près aussi disposés (à 72 %) que ceux des États-Unis à dire qu’ils choisiraient à nouveau la médecine. »

À l’inverse, le Royaume-Uni se situe dans la moitié supérieure des pays en termes de rémunération moyenne des médecins, mais dans la partie inférieure pour le pourcentage de médecins déclarant avoir choisi la bonne carrière.

Marcia Frellick est une journaliste indépendante basée à Chicago. Elle a déjà écrit pour le Chicago Tribune, Actualités scientifiques, et Nurse.com, et a été rédacteur au Chicago Sun-Times, le Enquêteur de Cincinnati et le Saint-Cloud (Minnesota) Fois. Suivez-la sur Twitter à @MLfrellick

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