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Les marchés actions, l’or et le bitcoin au sommet en ce début d’année

Les marchés actions, l’or et le bitcoin au sommet en ce début d’année

(BFM Bourse) – Les marchés actions enchaînent les sommets et le CAC 40 vient de franchir les 8.000 points, tandis que l’or, censé pourtant constituer un actif refuge en cas d’aversion au risque, signe également un nouveau record. Le bitcoin est un cas un peu à part.

Que vous ayez placé votre argent sur l’or, le bitcoin ou les grands groupes du CAC 40, vous êtes très probablement gagnant en ce début d’année.

Le bitcoin a repoussé son record de 2021, montant à plus de 69.000 dollars mercredi. Le même jour l’or a lui aussi battu son plus haut historique, et a depuis signé une nouvelle marque record à 2.164,78 dollars l’once.

Dans le même temps, les marchés actions ne sont pas en reste. Le CAC 40 vient de franchir ce jeudi pour la première fois le seuil des 8.000 points, un peu plus de deux ans après avoir dépassé les 7.000 points. L’indice parisien ne constitue évidemment pas un cas isolé: les marchés américains n’en finissent plus de battre leurs records. Le dernier du S&P 500 en séance a été établi le 4 mars à 5.149,67 points. On ne parle même pas du Nikkei 225 qui a battu cette année un record qui datait de la fin des années 80…

Chaque marché monte pour des raisons spécifiques, le bitcoin en particulier. Tour d’horizon.

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Les actions soutenues par l’IA et les résultats d’entreprises

Du côté des actions, les investisseurs apprécient depuis la fin de 2023 la fin du cycle de resserrement monétaire des grandes banques centrales.

Si le marché a révisé à la baisse ses projections sur les réductions de taux, qui étaient trop optimistes, les économistes tablent tout de même sur plusieurs coupes qui pourraient survenir dès juin pour la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE). C’est par exemple le scénario de Goldman Sachs. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a d’ailleurs semblé renvoyer à cette échéance ce jeudi, déclarant que son institution aurait “bien plus d’informations en juin”.

“L’inflation globale continue de refluer de part et d’autre de l’Atlantique comme attendu par nos banquiers centraux. (…) Les anticipations de marché se calent désormais sur nos attentes de début d’année, à savoir trois à quatre baisses sur l’année avec un premier mouvement avant l’été”, résume Eric Bertrand, directeur général délégué d’OFI AM.

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Or une baisse des taux directeurs et par ricochet des taux d’intérêt incite normalement les opérateurs de marché à se projeter sur des actifs risqués, comme des actions.

L’engouement pour l’intelligence artificielle ruisselle par ailleurs sur l’ensemble des marchés actions, soutenant l’appétit pour le risque. Le grand gagnant de cette tendance, le fabricant de processeurs graphiques américain Nvidia, a ébloui le marché avec ses derniers résultats, le 21 février. Le lendemain, son action a bondi de 16,4% à Wall Street mais le CAC 40 a aussi progressé très nettement, de 1,3% le même jour, illustrant ce ruissellement.

Le rallye boursier ne se limite donc pas à la tech. “Les plus grandes capitalisations offrent une bonne visibilité sur leurs marges bénéficiaires pour des multiples de valorisation inférieurs à la technologie américaine”, juge Ostrum Asset Management. L’intermédiaire financier note que les valeurs de l’euro Stoxx 500, un indice paneuropéen, se posent d’ailleurs en alternative aux “Sept magnifiques” de Wall Street (Nvidia,Microsoft, Alphabet, Apple, Meta, Amazon, Tesla).

“Les marchés actions restent toujours bien orientés, portés par les mêmes dynamiques qu’au mois de janvier (secteur technologique, intelligence artificielle, luxe notamment) et également toujours polarisés sur quelques ‘giga-capitalisations’ en Europe comme aux États-Unis”, souligne Eric Bertrand. “Ces valeurs s’affranchissent du cycle et, pour l’instant, de la remontée des taux d’intérêt”, ajoute-t-il.

Autre catalyseur: les résultats des entreprises du CAC 40 ont été bons, voire excellents. Sur 37 sociétés (Vivendi publiera ses résultats jeudi soir et Alstom et Pernod Ricard sont en exercice décalés), les bénéfices cumulés des pensionnaires du CAC 40 frôlent les 148 milliards d’euros au titre de 2023, selon un décompte de BFM Bourse, contre un peu moins de 140 milliards d’euros (pour 38 valeurs) au titre de 2022. Surtout, la majorité des publications a été bien reçue par le marché. Sur 37 valeurs, 20 ont enregistré une hausse à la suite de la communication de leurs résultats. Surtout 15 ont vu leur action progresser de plus de 3% et 8 de plus de 5%, là encore selon un décompte de BFM Bourse.

De nombreux vents porteurs pour le bitcoin

La première raison de la hausse du bitcoin tient à l’approbation par la Securities Exchange and Commission (SEC), le gendarme américain de la Bourse, le 10 janvier dernier, de 11 ETF “spot” (au comptant), c’est-à-dire des fonds indiciels qui répliquent la performance de la cryptomonnaie. Or ces fonds possèdent plusieurs vertus qui renforcent l’attrait de la reine des cryptomonnaies.

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Premièrement, les ETF sont des produits simples, reconnus, et accessibles au grand public, ce qui démocratise ainsi un peu plus le bitcoin. Deuxièmement ces ETF ont été lancés par de grands noms de la finance, tels que Blackrock et Fidelity, ce qui permet au bitcoinen quelque sorte, de gagner ses lettres noblesses parmi les actifs financiers. Selon Deutsche Bank, l’afflux de liquidités vers ces fonds a été massif, avec 9,2 milliards de dollars collectés par l’ETF de Backrock et plus de 5 milliards de dollars pour celui de Fidelity, depuis mi-janvier.

L’autre catalyseur provient de la prochaine tenue tu es “à moitié”c’est-à-dire la division par deux du nombre de nouveaux bitcoins mis en circulation pour récompenser les mineurs de bitcoins quand ils résolvent un problème mathématique pour valider les transactions sur la blockchain, la technologie qui sécurise le réseau bitcoin. La récompense des mineurs passera de 12,5 bitcoins à 6,25 bitcoins par bloc validé en avril.

Cet évènement, qui a lieu tous les quatre ans, se traduit traditionnellement par une hausse des cours de la reine des cryptomonnaies. “Au cours des 30 jours précédant la réduction de moitié de novembre 2012, les prix ont augmenté de 5%. Un gain plus substantiel de 13% a été observé avant l’événement de juillet 2016. Plus récemment, les prix ont augmenté de 27% au cours du mois qui a précédé la réduction de moitié de mai 2020”, énumère Deutsche Bank.

L’établissement allemand souligne que l’amélioration des conditions économiques soutient aussi le bitcoin. Les baisses de taux directeurs à venir des banques centrales devraient “renforcer l’appétit pour le risque et augmenter la liquidité de marché”, explique-t-elle. Or cet afflux de capital devrait selon elle bénéficier aux actifs plus risqués que les obligations, comme les cryptomonnaies.

Enfin l’entrée en vigueur au cours de cette année de la régulation européenne sur les marchés des crypto-actifs (MiCA) et les efforts des autorités américaines pour mieux réglementer les cryptomonnaies jouent aussi positivement. “Un cadre réglementaire plus clair devrait favoriser l’adoption par les entreprises et l’augmentation de la liquidité (ce qui réduira la concentration) et, en fin de compte, contribuer à réduire la volatilité. Ces facteurs devraient contribuer à une augmentation des prix du bitcoin“, explique Deutsche Bank.

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La mystérieuse progression de l’or

Reste le mystère autour de la hausse de l’or. Les records du métal précieux ont de quoi faire sourciller à bien des égards. L’or est censé constituer une valeur refuge lorsque l’appétit pour le risque chute. Or, comme en témoigne la hausse des marchés actions, cet appétit est bien présent.

De plus, l’or devrait être normalement pénalisé par le fait que les investisseurs ont revu à la baisse le nombre de coupes des taux directeurs des banques centrales, ce qui n’est pas le cas. En effet: plus les taux d’intérêt sont élevés moins théoriquement l’or a de l’attrait, toutes choses égales par ailleurs. Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l’or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence malmené par une hausse des taux d’intérêt, car il devient alors de moins en moins intéressant d’investir son argent dans de l’or plutôt que de le placer.

UBS convient d’ailleurs que la hausse récente de l’or ne s’explique pas vraiment par les fondamentaux et la banque peine d’ailleurs à trouver une justification immédiate. Elle juge toutefois que la progression est peut-être due à des investisseurs misant sur le franchissement de seuils techniques, et spéculant ainsi à court terme sur l’or.

Bloomberg avance de son côté l’idée que les ménages chinois ont pu acheter de l’or durant les festivités du Nouvel An lunaire pour se prémunir des turbulences sur le marché actions local et la chute de l’immobilier dans le pays. Peut-être également que les achats de certaines grandes banques centrales ont pu apporter un petit soutien. Selon Bloombergla Banque populaire de Chine, banque centrale du pays, a annoncé ce jeudi avoir augmenté ses réserves d’or pour le seizième mois consécutif.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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