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Les marchandages de la coalition néerlandaise commencent alors que Wilders vise le pouvoir

Les marchandages de la coalition néerlandaise commencent alors que Wilders vise le pouvoir

La Haye (AFP) – Après sa victoire surprise aux élections, l’extrême droite néerlandais Geert Wilders a lancé vendredi le processus formel de construction d’une coalition gouvernementale, luttant pour convaincre ses rivaux réticents de servir sous ses ordres en tant que Premier ministre.

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Les Pays-Bas sont sous surveillance en Europe et au-delà après que le Parti de la liberté PVV de Wilders a déclenché un séisme politique en remportant confortablement le vote de mercredi.

Wilders a atténué sa rhétorique anti-islam et anti-immigration plus excessive pendant la campagne, mais le manifeste du PVV appelle à l’interdiction des mosquées et du Coran, ainsi qu’à un référendum sur la sortie de l’UE.

Pour la première fois depuis le soir des élections, Wilders et d’autres chefs de parti se réuniront au Parlement pour entamer les marchandages, un processus qui prend généralement plusieurs mois.

La première tâche consiste à nommer un « éclaireur » qui fera la navette entre les partis, déterminant qui est prêt à travailler avec qui et faisant les calculs des calculs électoraux complexes.

Une coalition stable a besoin de 76 sièges sur les 150 que compte le Parlement, mais le système politique néerlandais fragmenté signifie qu’il faut souvent quatre partis, voire plus, pour atteindre ce nombre magique.

Les calculs de la coalition néerlandaise sont délicats © Vincent LEFAI, Sophie RAMIS, Jean-Michel CORNU, Laurence SAUBADU / AFP

Wilders est presque à mi-chemin, remportant un nombre extraordinaire de 37 sièges, selon des résultats presque complets. En tant que parti dominant, le PVV est le premier à pouvoir former un gouvernement.

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Sa coalition préférée est celle du parti paysan BBB, du Nouveau contrat social (NSC) du champion anti-corruption Pieter Omtzigt et du VVD de centre-droit, parti au pouvoir depuis 13 ans de Mark Rutte.

Il semble pratiquement certain que le BBB se joindra à nous, apportant ses sept sièges. Omtzigt, qui dispose de 20 sièges, joue dur, mais s’est montré prêt à discuter.

Cela met clairement en lumière le VVD et son leader d’origine turque, Dilan Yesilgoz.

Les électeurs ont adressé au parti une réprimande humiliante mercredi, mais leurs 24 sièges permettraient quand même à Wilders de franchir la ligne d’arrivée.

“Peut-on travailler avec lui ? Ce sera la question cruciale ici”, a déclaré à l’AFP Diederick van Wijk, chercheur à l’Institut Clingendael.

“Nouvelle réalité”

Wilders a déjà signalé sa volonté de faire des compromis sur certaines de ses positions les plus dures.

Il a souligné à plusieurs reprises qu’il souhaitait être “premier ministre de tous les Néerlandais, quels que soient leur religion, leur sexualité, leur couleur, leur sexe ou autre”.

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“Lorsque vous êtes Premier ministre, vous avez un rôle différent de celui lorsque vous êtes chef de l’opposition”, a déclaré Wilders.

Yesilgoz a brisé un tabou de longue date en affirmant que Wilders pourrait siéger dans son cabinet si elle remportait les élections – ce qui, selon de nombreux analystes, aurait ouvert la porte à sa victoire.

Tous les regards sont désormais tournés vers Yesilgoz
Tous les regards sont désormais tournés vers Yesilgoz © JOHN THYS / AFP

Mais elle est restée discrète sur la question de savoir si cet arrangement fonctionnerait avec Wilders comme Premier ministre.

Elle l’a exclu pendant la campagne, mais a déclaré plus tard que les électeurs avaient présenté aux hommes politiques une “nouvelle réalité”.

La question est : Wilders peut-il être Premier ministre néerlandais, compte tenu des commentaires incendiaires passés, notamment en traitant les Marocains de « racailles » et en attisant une foule appelant à « moins, moins » d’entre eux dans le pays ?

“Avec Wilders comme Premier ministre, les Pays-Bas se trouvent dans une situation internationale impossible”, a déclaré à l’AFP Sarah de Lange, professeur de pluralisme politique à l’université d’Amsterdam.

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Elle pourrait même imaginer une coalition dirigée par le PVV nommant un étranger total au poste de Premier ministre, laissant Wilders se concentrer sur le contrôle de ses rangs croissants de députés.

L’opposition à Wilders se répand dans la rue. Des rassemblements ont eu lieu jeudi à Utrecht et Amsterdam, et un autre est attendu dans la capitale vendredi.

Les dirigeants de la communauté musulmane néerlandaise ont exprimé leur crainte et leur anxiété à l’idée d’un Premier ministre Wilders, mais certains musulmans semblent prêts à lui donner une chance.

Omtzigt devrait rejoindre une coalition dirigée par Wilders
Omtzigt devrait rejoindre une coalition dirigée par Wilders © Sem van der Wal / ANP/AFP

Dans un café d’Amsterdam, Burak Cen, un chauffeur de taxi de 40 ans a déclaré qu’il n’avait pas voté, mais qu’il aurait voté pour Wilders.

“Je pense qu’il mérite une chance”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Je pense honnêtement qu’il essaie simplement d’attirer des voix avec sa propagande sur les mosquées et les musulmans. Mais sinon, ce qu’il dit sur les Néerlandais et la pauvreté est juste”, a ajouté Cen.

2023-11-24 12:31:14
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