Dans une soirée folle, sa compatriote Femke Bol s’est également effondrée sur la piste quelques minutes plus tard lors du relais 4×400 m mixte, également à portée de l’or, laissant un goût amer aux Pays-Bas, qui repartent bredouilles de cette première journée.
Il y avait le virage des Hollandais dans la montée mythique de l’Alpe d’Huez, il y aura désormais le passage maudit des Néerlandais sur la piste du centre national d’athlétisme de Budapest.
En quelques minutes, la fondeuse Sifan Hassan et la sprinteuse Femke Bol ont laissé échapper un titre, ou du moins une médaille assurée, à quelques pas de la ligne d’arrivée.
Hassan, engagée dans un nouveau défi audacieux avec trois épreuves en Hongrie (1 500 m, 5 000 m et 10 000 m), a mal commencé cette série éreintante.
Au terme d’une course lente et tactique, la double championne olympique (5 000 m et 10 000 m) a accéléré franchement à 300 m de l’arrivée du 10 000 m, pour se retrouver dans la dernière ligne droite au coude-à-coude avec Tsegay.
“Regarder le replay”
Ce duel palpitant s’est terminé par une chute surprenante de Hassan, la condamnant à une anonyme 11e place, et offrant ainsi un triplé à l’Éthiopie, Tsegay devançant la détentrice du record du monde et tenante du titre, Letesenbet Gidey, ainsi qu’Ejgayehu Taye.
“Je garde le sourire mais c’est vraiment difficile”, a expliqué la Néerlandaise. “Je suis très déçue. Je me sentais vraiment forte et j’ai essayé de pousser dans le dernier tour. Je pense que j’ai été poussée par l’Éthiopienne. J’espère que je ne suis pas folle. J’ai besoin de regarder le replay pour voir exactement ce qui s’est passé. Je ne crois pas que je sois blessée. Ma main va bien, mais mon genou doit être examiné. J’espère que tout ira bien.”
Hassan (30 ans) doit repartir dès dimanche à l’assaut d’une cinquième médaille mondiale (or des 1 500 m et 10 000 m en 2019, bronze du 5 000 m en 2017 et du 1 500 m en 2015), avec les demi-finales du 1 500 m.
Quelques minutes après elle, Femke Bol, en lutte avec l’Américaine Alexis Holmes, a chuté violemment tête la première à moins de 10 mètres de l’arrivée du 4×400 m mixte en lâchant le témoin, entraînant la disqualification de son équipe.
Bol, grande favorite du 400 m haies qui débute lundi, semblait inconsolable, malgré le soutien de ses coéquipiers.
“Crampes”
“Je ne sais pas ce qui s’est passé. Ça ne m’est jamais arrivé avant. J’ai eu des crampes à l’approche de la ligne d’arrivée”, a-t-elle expliqué. “Je poussais, poussais, poussais. Je suis déçue que mon corps n’ait pas eu ce qu’il fallait pour finir la course en force.”
Les États-Unis, avec le quatuor Justin Robinson, Rosey Effiong, Matthew Boling et Holmes, en ont profité pour s’imposer dans cette discipline récente, disputée en championnat depuis 2019, avec un record du monde à la clé (3:08.80), loin devant la Grande-Bretagne et la République tchèque.
La France, qui avait fait de cette discipline un objectif en alignant ses meilleurs éléments (Gilles Biron, Louise Maraval, Téo Andant et Amandine Brossier), a réalisé une belle quatrième place, à plus d’une seconde du podium toutefois. De quoi nourrir des espoirs à un an des Jeux olympiques à domicile.
“C’est la frustration qui domine. Terminer quatrième, c’est toujours décevant, même si nous pouvons être satisfaits de notre championnat compte tenu des attentes. Dans l’optique des Jeux olympiques, nous pouvons être contents”, a déclaré Andant.
Le lanceur de poids Ryan Crouser a offert un spectacle remarquable avec un deuxième titre mondial consécutif, accompagné du deuxième meilleur jet de l’histoire (23,51 m), à seulement cinq centimètres de son record du monde établi à Los Angeles fin mai. Tout cela après avoir révélé souffrir de caillots de sang dans sa jambe gauche depuis quelques semaines.
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