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Les innovations majeures en matière de dépistage urinaire

Les innovations majeures en matière de dépistage urinaire
  • Les tests par voie urinaire permettent le dépistage de nombreuses pathologies et de recueillir de nombreux éléments sur notre santé.
  • Un outil diagnostic précieux qui fait l’objet d’innovations présentées au CES de Las Vegas, aux États-Unis.
  • Mais quel intérêt y a-t-il à tester régulièrement son urine et quelles sont les innovations majeures en matière de dépistage urinaire ? “20 Minutes” vous explique tout.

C’est un reflet de notre état général. Sa couleurson odeur, et plus encore, les nombreux tests de dépistage permettent de lire dans notre urine une multitude d’informations sur notre santé. C’est même l’objet d’une innovation présentée au CES de Las Vegas, le plus grand salon mondial d’innovation technologique : Uriki, un dispositif d’analyse d’urine connectée élaboré par la start-up toulousaine Iki. L’objectif : faciliter le quotidien des patients souffrant de maladies chroniques en leur permettant de pratiquer à domicile des tests urinaires.

Mais pour le grand public, y a-t-il un intérêt majeur à tester son urine régulièrement ? Est-ce risqué ? Alors que les tests urinaires permettent déjà de dépister un éventail de pathologies et de détecter la présence dans l’organisme de substances et éléments divers, l’innovation en matière de dépistage urinaire se poursuit, et les applications qu’elle laisse entrevoir sont très prometteuses.

Un suivi quotidien « pas d’intérêt majeur »

L’avantage du kit connecté Uriki, c’est de pouvoir s’épargner le passage au laboratoire d’analyses pour y déposer son petit flacon, en réalisant soi-même son analyse d’urine, en toute intimité à la maison, sur une bandelette qu’il suffit d’insérer dans un lecteur, qui transmet les résultats au professionnel de santé grâce à l’appli associée. Une idée née dans la tête de Christophe Cau, ingénieur en nanophysique à Toulouse, après avoir souffert à plusieurs reprises de douloureuses coliques néphrétiques avec calculs rénaux. Le but : éviter le retour des calculs rénaux en surveillant quotidiennement la composition de son urine.

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Une innovation qui laisse perplexe les biologistes. « D’abord, si on a une suspicion de colique néphrétique, il faut aller chez le médecin, plante le Dr Lionel Barrand, médecin biologiste et président du Syndicat des biologistes médicauxet il faudrait faire des comparatifs de performances brutes par rapport aux examens que nous pratiquons sur machines. Ensuite, ce dispositif est principalement basé sur la présence d’urée, dont l’analyse a été déremboursée par l’Assurance maladie faute d’utilité diagnostique. En outre, il y a un risque de mésusage : 70 % des erreurs d’analyse sont liées à des problèmes de pré-analytique, la manière dont on gère la partie avant analyse, et qui peut fausser les résultats. Et en pratique, tester son urine tous les jours aurait plus un effet anxiogène qu’une utilité médicale, estime-t-il. Même les patients diabétiques, qui doivent bénéficier d’un suivi régulier, n’ont généralement besoin que d’un à deux tests urinaires par an ».

Ce dispositif « pourrait intéresser les personnes sujettes aux calculs rénaux, mais c’est une population très ciblée, pour qui les mesures de prévention et de diététique permettent d’éviter la récidive, explique le Dr François Blanchecotte, médecin biologiste et président du Syndicat des biologistes. Quant au grand public, il n’y a pas d’intérêt majeur à savoir chaque jour si dans son urine, on émet des sédiments de calcium ou encore d’acide urique. L’innovation scientifique est passionnante, mais la question se pose de l’utilité de ces tests ».

Un outil très fin de dépistage

En revanche, le dépistage par voie urinaire est un outil précieux en biologie. Il permet déjà de détecter des grossesses « ainsi que la présence de stupéfiants, c’est même la méthode de dépistage la plus performante, souligne le Dr Blanchecotte. Les tests urinaires permettent aussi de repérer la présence de résidus de produits tels que les pesticides ».

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Mais aussi des infections urinaires ou sexuellement transmissibles (IST). Désormais, en cas d’infection urinaire, il est possible de faire un test urinaire directement en pharmacie pour recevoir un traitement, sans avoir à consulter son médecin. Par ailleurs, « le dépistage urinaire est la technique la plus efficace pour dépister chez l’homme le mycoplasma génitalium l’IST qui est la deuxième cause d’urétrite, une infection de l’urètre, informe le Dr Barrand. Dès la fin janvier, un arrêté va instaurer la prise en charge par l’Assurance maladie du dépistage de cette IST en cas de symptômes. Cela montre bien l’importance en biologie des dépistages par voie urinaire ».

Des innovations pour améliorer le diagnostic de certains cancers

En pratique, « l’urine draine tous les résidus qui circulent dans le corps, abonde le Dr Blanchecotte. Donc il reste encore beaucoup de champs à explorer pour élaborer de nouvelles méthodes de dépistage ». De nouvelles applications médicales qui pourraient vite être opérationnelles. Le prestigieux Institut de technologie du Massachusetts (MIT) vient ainsi de développer une technologie censée faciliter le diagnostic du cancer du poumon. L’outil repose sur des nanocapteurs pouvant être délivrés par un inhalateur, et qui, s’ils rencontrent des protéines liées au cancer dans les poumons, produisent un signal qui s’accumule dans l’urine. Le cancer peut alors être détecté à l’aide d’une simple bandelette urinaire en papier.

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Selon les chercheurs, cette technique pourrait avoir un intérêt majeur dans les pays ne disposant pas d’un accès généralisé aux outils coûteux de diagnostic déjà existants. « Partout dans le monde, le cancer va être de plus en plus répandu dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. L’épidémiologie du cancer du poumon à l’échelle mondiale est liée à la pollution et au tabagisme. Nous savons donc que ce sont des contextes dans lesquels l’accessibilité à ce type de technologie pourrait avoir un impact important », explique Sangeeta Bhatia, professeure de sciences de la santé, technologie et génie électrique et informatique au MIT, et membre de l’Institut Koch pour la recherche intégrative sur le cancer.

« Que ce soit par voie urinaire ou sanguine, la biologie a été révolutionnée, se réjouit le Dr Barrand, notamment en cancérologie : il existe des tests urinaires, pas encore remboursés à ce jour, qui permettent de détecter certains cancers du sang, les myélomes à chaînes légères, pour lesquels c’est le seul outil de dépistage dont on dispose ». Sans oublier « les tests compagnons, ajoute le Dr Blanchecotte, qui permettent, par voie urinaire, de déterminer si un patient à un bénéfice à recevoir une thérapie ciblée ». Le test compagnon « permet d’améliorer la prise de décision thérapeutique ainsi que l’évolution clinique des patients », confirme la Haute autorité de santé. « Tous ces éléments sont en train d’arriver sur le marché, souligne le Dr Blanchecotte, et illustre l’importance de ne pas être en retard sur l’innovation ».




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2024-01-13 16:32:36

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