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« Les inégalités en France demeurent aiguës », selon l’Observatoire des inégalités

« Les inégalités en France demeurent aiguës », selon l’Observatoire des inégalités
Lors de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Paris, le 6 juin 2023.

L’Observatoire des inégalités a publié son rapport 2023 sur les inégalités en France. Le document de 150 pages, qui vise à « comprendre la société française, sans chercher à noircir le tableau, ni à l’enjoliver », dépeint malgré tout une réalité où « les inégalités entre les classes sociales demeurent aiguës ». « Ce rapport s’inscrit dans un contexte paradoxal, avec, d’un côté, une amélioration de l’emploi depuis 2015 et, de l’autre, une forte inflation et un risque de déclassement pour les salariés peu qualifiés qui subissent de fortes pertes de pouvoir d’achat », développe Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

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Le rapport évoque les effets de l’inflation et de la crise due au Covid-19, ainsi que les taux d’inégalités en France. Le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches est resté environ 3,28 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres en 2020. En revanche, les inégalités de patrimoine se sont accentuées : les 10 % des ménages les plus fortunés possèdent 47% de l’ensemble du patrimoine de tous les ménages en 2021.

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Cette fracture sociale est visible dès le plus jeune âge, à l’école primaire. « Nous avons un système scolaire marqué par un élitisme social, qui favorise davantage les enfants de diplômés que les autres », dénonce Louis Maurin. Les enfants d’ouvriers sont ensuite sous-représentés en lycée général ou technologique (19 %) et à l’université (10 %), où les enfants de cadres sont trois fois plus nombreux. Le rapport conclut : « L’enseignement supérieur s’est ouvert à un plus grand nombre d’élèves, mais cela a vu une grande différence de bénéfices entre les enfants de cadres et les enfants d’ouvriers. »

« Accumulation des rancœurs »

Ces inégalités se répercutent dans le monde du travail : 17 % des ouvriers peu qualifiés sont au chômage, soit un taux 4,5 fois supérieur à celui des cadres. Il est important de noter qu’il y a eu une baisse de ce pourcentage depuis 2011. Le rapport note « une amélioration générale réelle » en ce qui concerne une diminution du taux de chômage, même si « ce résultat est en partie lié à un bond de l’apprentissage et à la création d’emplois de mauvaise qualité » nuance-t-il dans le même temps. Pour Louis Maurin, la question est de savoir comment cette courbe du chômage évoluera. « Depuis les années 1980, on a vécu des périodes de baisse suivies d’une certaine forme de remontée. Il faudrait s’attendre à un important renforcement des tensions sociales si c’est le cas dans les années à venir », prévient le directeur.

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