Les inégalités de genre dans l’accès aux soins et au traitement des cancers

La revue médicale “La Lancette” a publié le 27 septembre une étude révélant que les inégalités de genre entravent l’accès des femmes à la prévention et au traitement du cancer. Par exemple, les politiques de prévention se concentrent souvent sur les cancers dits féminins tels que les cancers gynécologiques et du sein, tandis que les cancers du poumon et colorectaux sont très courants. Bien que la parité existe dans la recherche médicale en France, cela ne garantit pas nécessairement des postes de direction pour les femmes. Selon les auteurs de l’étude “Femmes pouvoir et cancer” publiée dans le Lancet, le patriarcat domine les soins, la recherche et l’élaboration des politiques en matière de cancer. Ils soulignent que les personnes occupant des postes de pouvoir décident des priorités, du financement et des études. Cette étude a été réalisée dans 185 pays par des spécialistes de la prise en charge et de la prévention des cancers, ainsi que par des épidémiologistes, des experts en genre, en droit et en économie. Les enjeux de santé publique sont énormes au niveau international, avec 1,5 million de décès prématurés de femmes dus au cancer chaque année, dont 1,3 million pourraient être évités grâce à des stratégies de prévention et de détection précoce. L’accès à des soins optimaux contre le cancer pourrait également éviter 800 000 décès supplémentaires chez les femmes du monde entier. Il est important de ne pas réduire la femme à son appareil génital et de ne pas se limiter aux cancers gynécologiques et du sein. L’éducation et le fonctionnement de la société doivent être adaptés afin de sensibiliser davantage les femmes à certains cancers et de favoriser leur dépistage précoce. L’accès à l’information sur les causes des cancers doit être amélioré, en particulier en ce qui concerne l’exposition aux facteurs professionnels et environnementaux. La commission appelle également à une recherche plus approfondie sur la prévention primaire des cancers spécifiques aux femmes. En France, la recherche médicale est soumise à une réglementation de parité, mais cela ne garantit pas un leadership féminin. Il est encore difficile pour les femmes d’accéder à des postes de direction et d’équilibrer leur vie professionnelle et familiale. Néanmoins, des progrès symboliques ont été réalisés, tels que la présence de femmes professeures de chirurgie urologique en France. Cependant, il est important de se demander si certaines femmes, qui ont intégré les systèmes patriarcaux, ne reproduisent pas les mêmes obstacles que leurs homologues masculins lorsqu’elles occupent des postes de responsabilité. Cette question complexe relève du domaine sociologique et soulève la question de savoir s’il faut transformer les choses de l’intérieur ou si nous sommes condamnés à rester prisonniers d’un système qui nous a élevés.
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2023-10-26 09:32:36