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Les incendies favorisent le renouvellement de la nature: retour des espèces rares et évolution de la biodiversité

Les incendies favorisent le renouvellement de la nature: retour des espèces rares et évolution de la biodiversité

En août 2003, un incendie criminel ravagea plus de 300 hectares de forêt de pins au-dessus de Loèche (VS). Aujourd’hui, après deux décennies, des oiseaux rares ou menacés ainsi que des plantes oubliées sont réapparus. Contrairement à ce que l’on croyait, les incendies permettent le renouvellement de la nature.

Vingt ans plus tard, la forêt porte toujours les cicatrices de cet incendie, pourtant, la vie y est florissante. Les feuillus sont désormais les maîtres des lieux et accueillent de nouveaux habitants tels que la pie-grièche écorcheur. Sans l’incendie, cet oiseau rare ne se serait jamais installé dans la région, de même que le rouge-queue à front blanc ou le torcol fourmilier.

Ces oiseaux profitent d’un environnement dénudé où les insectes abondent, explique l’ornithologue Livio Rey dans le 19h30. “C’est un exemple frappant : l’incendie a créé un habitat propice à ces oiseaux rares.”

La forêt dévastée est ainsi devenue un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques qui ont identifié plus de 150 zones d’études où les espèces animales et végétales sont répertoriées et leur évolution étudiée.

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L’incendie a notamment fait réapparaître des espèces inattendues, comme la plante des teinturiers (Teinture Isatis). “C’est une plante qui était cultivée auparavant. L’hypothèse est que les graines étaient enfouies dans le sol et, après le feu, des espaces se sont ouverts, permettant ainsi leur germination”, explique Véronique Spahr, stagiaire à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt (WSL).

Cet été, les botanistes ont également retrouvé des espèces déjà présentes avant l’incendie et qui font leur retour après une vingtaine d’années. “Il y a une véritable biodiversité… les plantes diffèrent d’une parcelle à l’autre”, souligne sa collègue Sanne Schnyder.

Livio Rey observe également cette normalisation de la nature chez les oiseaux depuis plus d’une décennie à Loèche. “Nous avons constaté une évolution des espèces qui préfèrent le bois mort et les sols nus… vers des oiseaux typiques de la forêt, comme les mésanges ou les merles”, explique-t-il.

Dans quelques décennies, cette forêt pourrait donc retrouver son apparence d’avant l’incendie. Cependant, une inconnue subsiste : l’influence du changement climatique sur son développement.

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