Zoom sur les HPV
« Les virus du papillome humain (HPV) sont une famille de virus comprenant plus de 200 types. Certains de ces virus peuvent causer des infections pouvant évoluer en cancers », explique le Pr Philippe Descamps, gynécologue et chef de service au CHU d’Angers. Les HPV sont connus pour être particulièrement contagieux. « Ces virus se transmettent lors d’un contact intime, avec ou sans pénétration. »
Comme l’explique notre spécialiste, « 70 % à 80 % des hommes et des femmes rencontreront au moins un HPV au cours de leur vie. Il existe des HPV non oncogènes qui provoquent des verrues génitales, qui sont souvent récurrentes, avec un traitement douloureux et un impact psychologique majeur mais qui ne peuvent pas évoluer en cancer. Il y a aussi des HPV dits oncogènes, qui chez les femmes peuvent entraîner des dysplasies. Il s’agit d’une transformation des tissus qui peut aboutir à un cancer. Chez les femmes, ces HPV peuvent également être à l’origine de tumeurs de la vulve, du vagin, de l’anus, de la bouche et de la gorge ». Les hommes sont directement concernés par les HPV. Ils sont à risque de développer des cancers de la bouche, de la gorge, de l’anus et du pénis. Malheureusement, ces tumeurs ne sont pas détectables. De plus, les hommes sont également porteurs et donc vecteurs de contamination. En combinant les hommes et les femmes, les HPV sont responsables chaque année en France de 6 300 nouveaux cas de cancers ano-génitaux et ORL.
HPV : quelle prévention ?
Pour ce qui est du cancer du col de l’utérus, la prévention passe par la réalisation d’un examen gynécologique appelé frottis, qui consiste à prélever des cellules endocervicales. Cet examen de dépistage doit être effectué à 25, 26 et 29 ans, puis tous les 5 ans.
De manière générale, pour se protéger contre les infections à HPV, le Pr Philippe Descamps souligne l’importance de la vaccination. « La recommandation est de vacciner les filles et les garçons de 11 à 19 ans. L’objectif de la vaccination est de prévenir l’apparition des cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus ». Enfin, la prévention repose sur l’utilisation du préservatif. Celui-ci ne protège que partiellement contre l’infection par le papillomavirus car il ne couvre pas l’intégralité des parties génitales. Néanmoins, il reste le moyen le plus efficace pour se protéger contre les autres IST.
Qui peut prescrire et vacciner contre les HPV ?
En plus des médecins, aujourd’hui les sages-femmes et les pharmaciens sont habilités à prescrire et à vacciner contre les HPV.
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2023-10-15 17:07:43
