« On a réussi à faire des affaires et on ne va pas se plaindre ! On garde le sourire ! », lance, hier, Valentin, travaillant pour la société Rénov Innov, qui fait partie des 500 exposants réunis depuis vendredi 7 octobre à Chartrexpo.
Certes, les préoccupations autour du coût de la vie et de la crise énergétique ont occupé une grande place dans les discussions. « Mais elles ne datent pas d’aujourd’hui ! Ce n’est pas nouveau », nuance le représentant de cette entreprise spécialisée dans la rénovation de l’habitat – dont le siège social est à Chambray-les-Tours (Indre-et-Loire), et les agences à Orléans (Loiret) et à Saint-Germain-du-Puy (Cher) – plutôt satisfait de sa nouvelle participation aux Artisanales de Chartres, qui se poursuivent jusqu’à lundi soir.
Classement énergétique
Installée, un peu plus loin, dans ce même pavillon dédié au bâtiment, l’entreprise EliteRenov de La Verrière (Yvelines) voit également du monde défiler à son stand. Un succès que l’un de ses membres met sur le compte de la qualité du travail, des matériaux… Mais cet intérêt pour ses services, elle le doit aussi au contexte de crise énergétique. « On a beaucoup de demandes sur ce qui touche au chauffage, à l’isolation, les gens s’intéressent au classement énergétique de leur habitation… », relève Quentin Itey.
Ce qu’il faut retenir de l’inauguration des 28e Artisanales de Chartres
Quelques stands plus loin, Arnaud Pinard distribue ses prospectus récapitulant tous les travaux réalisés par son entreprise AGS (Aluminium gouttières services), histoire de capter l’attention des passants dans les allées. « On essaie de se faire connaître », sourit l’artisan, qui a racheté cette entreprise basée à Bonneval, il y a dix ans, puis l’a développée en y ajoutant de nouvelles compétences. Notamment le bardage, dont les demandes ont explosé sur ces premiers jours des Artisanales.
Le bardage
« Je n’ai jamais fait autant de bardages sur un salon comme ça, alors que ça représente des sommes élevées ! Les gens veulent réduire leur consommation énergétique mais s’ils ont une maison gruyère, c’est compliqué. Trois quarts de nos prises de rendez-vous concernent le bardage. On a aussi beaucoup de touches sur l’isolation », constate Arnaud Pinard, qui se réjouit d’afficher un carnet de commandes, « rempli jusqu’à la fin de l’année », sur toutes les activités confondues d’AGS. Seule ombre au tableau pour ce chef d’entreprise, la hausse du coût des matières premières.
Crise énergétique : comment les entreprises d’Eure-et-Loir tentent de réduire leur consommation
Ce n’est pas le seul point qui alarme les professionnels. Ils sont nombreux à s’épancher auprès des responsables de la CPME 28 qui tient également un stand au cœur de ce pavillon bâtiment. Les difficultés et retards d’approvisionnement en matériaux sont source d’angoisse. « Cela induit des pertes. Vous avez fini un chantier à 90 % mais il manque toujours un composant, une pièce… qui fait que l’artisan ne peut pas le livrer, donc il ne peut pas être payé. Or, lui a réglé ses fournisseurs. Il y a un adhérent qui a 2 millions d’euros de trésorerie dehors », s’alarment Philippe Brunel et Daniel Germain, respectivement président et vice-président de ce syndicat des PME-PMI d’Eure-et-Loir.
Le succès confirmé des granulés
Et les deux hommes d’énoncer les multiples hausses auxquelles doivent faire face ces petites entreprises, dont le bond exorbitant des tarifs de l’électricité. Un sujet aussi sensible chez les visiteurs, nombreux à se tourner vers les exposants de poêles.
« Le bois, les granulés, c’est ce qu’on nous demande le plus sur les Artisanales. Mais le succès des granulés date depuis le Covid. Les gens sont restés chez eux et ont eu envie d’un poêle qui donne une ambiance sympa », plaide Quentin Aubry, de Flam design, installée sur la zone Euroval, à Fontenay-sur-Eure. Ce dernier a néanmoins mesuré la forte inquiétude des particuliers concernant le prix du granulé qui a doublé. « Jusque-là, j’en rentrai deux tonnes, mais là, je n’ai pu en avoir qu’une tonne et demie. Sur ma facture, la tonne est passée de 316 € à 589 €. Je m’estime heureux car j’ai des amis dont la facture atteint 700 à 750 €. »
Poêle à granulés : une des solutions privilégiées par les Euréliens pour se chauffer sans trop se ruiner
Pour autant, Jean-Philippe ne regrette pas d’avoir changé son chauffage électrique, il y a quinze ans, pour un poêle à granulés. Il a également eu du nez en effectuant, depuis vingt ans, des travaux dans sa maison âgée de trente ans, dans un souci de transition et sobriété énergétiques, bien avant l’heure. « C’est d’ailleurs aux Artisanales que j’ai trouvé les artisans pour mes travaux », confie cet habitué de l’événement.
Les Artisanales de Chartres se poursuivent ce dimanche, de 10 heures à 20 heures, et lundi, de 10 heures à 18 heures. Le salon se tient à Chartrexpo, avenue Jean-Mermoz, à Chartres. Entrée gratuite.
