Les exploits de Lewandowski avec le Barça et la Pologne

Est-ce donc ça, la Ligue des champions ? Arrivé de São Paulo l’hiver dernier, Lucas Beraldo a certainement réalisé ce qui le séparait du très haut niveau européen, mercredi dernier, lors du quart de finale aller entre le PSG et le Barça (2-3). Placé en marquage sur Robert Lewandowski par son entraîneur Luis Enrique, le défenseur brésilien a vécu une soirée longue, trop longue. Complètement dépassé par les mouvements et les décrochages de l’attaquant polonais, le jeune défenseur de 20 ans pourra peut-être un jour remercier pour cet apprentissage en mondovision. Mais pas maintenant. Il faut quand même admettre que l’international brésilien est tombé sur le “Lewy” des grands soirs. Pas de chance. S’il l’avait affronté en première partie de saison, peut-être que les choses auraient été différentes. Pas là.

Depuis le début de l’année 2024, Lewandowski a retrouvé son niveau. Comme si l’attaquant de 35 ans, qui a dû faire face aux critiques des supporters et de la presse catalane, avait recommencé à zéro. C’était nécessaire, d’ailleurs, ne serait-ce que pour oublier sa période de deux mois sans marquer (entre fin septembre et mi-novembre). Dans le jeu également, l’avant-centre polonais rencontrait de nombreux obstacles, probablement peu aidé par le profil parfois trop individualiste de ses coéquipiers en attaque. Mais tout cela, c’était avant.

“Ce qui s’est passé avec Robert est aussi une conséquence de l’amélioration de l’équipes’est félicité Xavi ces dernières semaines. Je pense que l’équipe s’est améliorée dans de nombreux aspects du jeu, et c’est pourquoi Robert a plus d’occasions pour marquer. Il est mieux positionné, nous attaquons et défendons de manière plus organisée. Et je pense que tout cela améliore tous les joueurs impliqués. Robert a peut-être été plus efficace lors des derniers matches, mais je pense que c’est le résultat du fait que nous sommes mieux positionnés, que nous attaquons mieux, que nous défendons mieux, que nous jouons avec plus d’intensité. Je pense que nous nous sommes améliorés, et c’est pourquoi Robert a progressé dans ses statistiques“.

Malgré une saison presque coupée en deux, pour lui comme pour son équipe, capable de montrer un tout autre visage après l’annonce du départ de Xavi fin janvier, Lewandowski maintient un rendement plus que convenable. Avec 13 buts en 28 matchs de Liga, il n’est, finalement, qu’à quatre petites unités d’Artem Dovbyk (Gérone), premier du classement des buteurs. En compagnie de l’Ukrainien, il est également le joueur le plus décisif du championnat espagnol grâce à ses 21 participations (13 buts, 8 passes décisives).

Toutes compétitions confondues, la productivité du Polonais, auteur d’un grand match contre l’Atlético Madrid (3-0, un but, deux passes décisives) le 17 mars dernier grimpe à 20 réalisations et 9 offrandes en 40 matches. Mais preuve que le football ne se résume pas qu’aux statistiques, “Lewy” a certainement disputé son meilleur match sous le maillot du Barça la semaine dernière, au Parc des Princes, sans figurer au tableau des buteurs ou des passeurs. “Il a réalisé un très grand match, participant à toutes les actions d’attaque“, se félicitait le quotidien Monde du sport le lendemain. “C’était difficile de défendre face à lui“, reconnaissait Marquinhos en zone mixte.

Ce soir-là, le buteur du Barça a ressorti toute la panoplie du meilleur numéro 9. Ses défenseurs lui envoyaient de longs ballons pour échapper au pressing parisien ? Aucun souci, presque tous étaient maîtrisés. Beraldo le suivait partout sur le terrain ? Alors autant en profiter pour ouvrir des espaces et des opportunités. Délivrances, mouvements, jeu de pivot, intelligence de jeu… Un grand attaquant, une grande soirée et un grand match. Même sans marquer, Lewandowski a été décisif sur deux des trois buts catalans. À chaque fois, son travail en amont de l’action a fait la différence. Sur le 1-0, l’avant-centre polonais a demandé le ballon au niveau du rond central, dos au but, avant de se retourner, d’avancer, de décaler Yamal pour se projeter vers le centre et de provoquer l’erreur de Donnarumma. Et sur le troisième but signé Christensen, l’action qui amène le corner décisif est initiée par une de ses remises brillantes. À lui seul, il a déstabilisé tout le bloc défensif parisien.

“Il y a eu beaucoup de duels en un contre un, et Lewandowski l’a très bien compris“, s’est réjoui Xavi après la rencontre. Pour COMMEla performance du numéro 9 blaugrana avait tout simplement été “magistrale“. “Il n’a pas marqué, mais il a réalisé un très grand match“, soulignait sportun média historiquement proche du Barça. De son côté, en sélection, Lewandowski a retrouvé le sourire en obtenant, fin mars, la qualification pour l’Euro aux tirs au but (0-0, 5 tab 4) contre le Pays de Galles en barrages.

Dans la joie, le Polonais a probablement poussé un grand soupir de soulagement en se disant qu’à 35 ans, il aurait pu dire au revoir aux grandes compétitions internationales avec la sélection. Ce serait été un échec retentissant alors que le pays a toujours participé à l’Euro depuis 2008. Pendant le match, l’attaquant avait été neutralisé par la défense galloise et avait eu peu d’influence sur le jeu avant de redescendre pour aider à la construction, par frustration. Il a rattrapé le coup en tirant en premier lors des tirs au but pour guider les siens : serein, l’ancien buteur du Bayern Munich a trompé Danny Ward en observant attentivement où le gardien allait plonger. Le rendez-vous en Allemagne sera au programme de son été. D’ici là, il lui reste une saison à achever du côté de la Catalogne. Si possible sur une bonne note. Pour l’instant, tout semble bien parti.