Selon des observateurs de la politique américaine, l’élection présidentielle des États-Unis de 2024 pourrait voir l’avenir de la démocratie devenir l’un des thèmes centraux dans le cas d’une revanche entre Joe Biden et Donald Trump.
M. Trump est favori pour être le candidat du Parti républicain, mais de nombreuses personnes s’inquiètent des potentielles dérives autoritaires qu’il pourrait exercer s’il est réélu. Joe Biden, souhaitant briguer un second mandat sous la bannière démocrate, a déclaré que la démocratie serait plus à risque en 2024.
Le professeur titulaire en histoire Jason Opal, de l’Université McGill, estime que l’élection de novembre prochain s’annonce cruciale pour l’ordre constitutionnel actuel des États-Unis.
Il y a quelqu’un qui dit qu’il ne respecte pas la Constitution, qu’il va chasser ou va s’en prendre à ceux qui le critiquent. […] S’il arrive au pouvoir, [Trump] va certainement remplacer un très grand nombre d’employés du gouvernement fédéral par ses partisans. J’ai l’impression que certains droits et libertés sont en jeu.
Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, estime que l’élection de 2024 pourrait être historique en raison des intentions et des projets de Trump, qui pourraient avoir des conséquences sans précédent.
Le spectre d’une réélection de Donald Trump en effraie plusieurs et pourrait être très mobilisateur à l’avantage de Biden, croit M. Gagnon. Il ajoute que beaucoup d’électeurs démocrates se disent inquiets pour l’avenir de la démocratie américaine.
Craintes de violence
En plus de l’avenir de la démocratie, d’autres enjeux comme l’économie, l’inflation et le droit à l’avortement pourraient être au centre de la campagne présidentielle. Frédérick Gagnon identifie également l’Obamacare comme un sujet potentiellement important.
En plus du contenu politique, les observateurs craignent des actes de violence pendant et après la campagne présidentielle. Ils évoquent l’assaut du Capitole en janvier 2021 comme un mauvais présage en cas de résultats serrés entre les deux candidats.
M. Gagnon souligne que le Canada a tout intérêt à surveiller attentivement la situation aux États-Unis, car les effets de l’élection pourraient avoir des répercussions sur notre pays.
En cas de résultats serrés entre les deux candidats, certains observateurs redoutent des violences similaires à celles qui ont marqué l’assaut du capitole, en janvier 2021. (Photo d’archives)
Photo : Associated Press / José Luis Magana
Frédérick Gagnon note que Trump ne cherche jamais à unifier les Américains, mais bien à intensifier les clivages et à susciter la colère. M. Gagnon ajoute que cette division pourrait avoir des répercussions sur le Canada en raison de nos exportations aux États-Unis.
Les prochains mois confirmeront si les Américains assisteront bel et bien à une revanche entre Joe Biden et Donald Trump, estiment les observateurs. Chez les républicains, les intentions de vote suggèrent que Trump pourrait être le candidat, malgré des décisions de justice le déclarant inéligible pour le scrutin présidentiel de 2024.
Les procès et les 91 infractions auxquels Donald Trump fait face ne lui nuisent guère. Ici, sa comparution devant un tribunal de New York pour répondre d’une poursuite civile où on l’accuse d’avoir gonflé la valeur de ses actifs immobiliers, en novembre 2023.
Photo : Reuters
Frédérick Gagnon note que les procès et infractions auxquels est confronté Donald Trump n’ont que peu d’effets sur ses intentions de vote jusqu’à présent. En revanche, un sondage du New York Times suggère une baisse dans les intentions s’il était reconnu coupable d’un crime. Du côté des démocrates, Joe Biden semble ne pas être menacé pour l’instant.
