Les engins explosifs improvisés font de nombreuses victimes civiles au Mali

Depuis le début de l’année, le Mali fait face à une augmentation alarmante des attaques terroristes menées par des engins explosifs improvisés (EEI) qui ont causé la mort de plus de 36 personnes et blessé plus de 80 autres. Ces attaques ont lieu malgré la présence des forces militaires maliennes, françaises et de l’ONU dans le pays. Cette vague de violence confirme la montée en puissance des groupes terroristes dans cette région instable de l’Afrique subsaharienne, mettant en danger la stabilité du pays et de la région dans son ensemble. Dans cet article, nous examinerons les raisons de cette recrudescence des attaques, les groupes terroristes impliqués et les conséquences pour la population malienne.


Au premier trimestre de cette année, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Mali (OCHA Mali) a relevé plusieurs incidents liés aux engins explosifs improvisés (EEI), qui ont causé la mort d’au moins 39 personnes, dont 42% de civils. La prolifération et l’éparpillement des EEI/mines dans les régions du centre du Mali impactent l’accès des populations à leurs moyens d’existence, aux services sociaux de base et à l’assistance humanitaire. Les EEI sont un mode d’attaque privilégié des groupes armés non étatiques qui ciblent principalement les forces armées nationales mais font un nombre croissant de victimes civiles. La région où les civils sont les plus touchés par les EEI/mines reste la région de Mopti, avec 86% de la totalité des victimes civiles dans le pays en 2022. Certains acteurs humanitaires craignent d’être directement ciblés par les EEI/mines et des ONG ont décidé de suspendre provisoirement leurs activités de sensibilisation à cause de la protection de leurs employés. La menace explosive prend des formes pernicieuses de piège pour les personnes innocentes et non averties. La situation semble en partie liée à l’intensification de la pose d’EEI/mines ciblant les opérations militaires régulières en forte hausse dans le centre en 2022 et s’accompagne également d’un éparpillement de ces engins sur des zones plus vastes et les axes secondaires cruciaux pour les mouvements des populations civiles.