Si l’effet de l’usure progressive est bien réel, le stress peut, tout à coup, submerger tel un tsunami. Si les signes d’alerte n’ont pas été entendus, ou négligés, le point de rupture est atteint et les dégâts peuvent être importants.
Le stress est un phénomène omniprésent dans la vie moderne, touchant chacun d’entre nous à un moment ou à un autre. Que ce soit au travail, à la maison, dans nos relations personnelles ou même dans les situations de loisirs, le stress peut surgir de diverses manières et avoir des répercussions importantes sur notre santé mentale et physique. Le stress est une réaction naturelle du corps face à une situation perçue comme menaçante ou difficile. Il s’agit d’une réponse automatique du système nerveux qui prépare le corps à faire face à un défi imminent. Dans certaines situations, le stress peut être bénéfique, car il nous donne l’énergie et la vigilance nécessaires pour réagir rapidement. Cependant, lorsque le stress devient chronique ou excessif, il peut devenir nuisible à notre bien-être.
Takotsubo : un “burn-out cardiaque”
Également appelé “cardiomyopathie de stress” ou “syndrome du cœur brisé”, le Takotsubo est une maladie grave du muscle cardiaque associée à un épisode de stress intense, qui peut être physique ou émotionnel, décrit pour la première fois au Japon dans les années 1990. Ce “faux infarctus”, essentiellement féminin, est dû à un déferlement brutal d’hormones du stress (cortisol et catécholamines), dont la libération massive provoque une contraction temporaire des petits vaisseaux du muscle cardiaque, ce qui plonge celui-ci dans un état de “sidération”. Le ventricule gauche, paralysé, ne parvient plus à se contracter et se déforme brutalement pour prendre une forme caractéristique de “piège à poulpe” (ce qui lui a donné son nom en japonais).
Oui oui Takotsubo n’est pas un infarctus, il reste tout aussi grave et potentiellement mortel : le nombre de décès est presque aussi important que celui des crises cardiaques “classiques”. Il nécessite donc une hospitalisation (en urgence et soins intensifs), car il peut provoquer la formation de caillots sanguins dans le cœur et des accidents artériels en cascade. Un suivi cardiologique au long cours sera ensuite nécessaire jusqu’à ce que le cœur ait retrouvé ses fonctions normales complètes.
Si la maladie touche essentiellement les femmes de plus de 60 ans (dans 90 % des cas), étonnamment, pendant l’épidémie de Covid-19, le nombre de cas a flambé : l’incidence de cette pathologie s’est vue multipliée par 4,58 un peu partout sur la planète. Selon les spécialistes, c’est le stress psychologique, social et économiqueet l’anxiété liés à la pandémie qui expliquerait cette forte augmentation. La fréquence croissante des troubles psychologiques, relevée par plusieurs études, semble ainsi avoir un impact délétère directement sur le muscle cardiaque.
Burn-out : un feu intérieur destructeur
Le burn-out n’est pas une dépression ou un simple “ras-le-bol”, mais un “épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel”. Ce syndrome d’épuisement professionnel se traduit à la fois par une érosion de l’engagement (en réaction à l’épuisement), une érosion des sentiments (à mesure que le cynisme s’installe) et une érosion de l’adéquation entre le poste et le travailleur (vécue comme une crise personnelle). Dans les cas les plus extrêmes, le travailleur peut se trouver dans un état physique et psychique tel qu’il ne peut plus travailler. Cet écroulement semble parfois soudain, mais en réalité il prend du temps, et surtout, certains signes avant-coureurs auraient pu donner l’alerte : on note en effet parmi les symptômes des manifestations physiques (avec notamment des troubles du sommeil, des tensions musculaires et une fatigue chronique), des anomalies cognitives (troubles de la concentration, difficultés de prise de décisions, erreurs…), des manifestations émotionnelles (peurs, tensions nerveuses, irritabilité, manque d’entrain…), mais aussi comportementales ou inter-personnelles (repli sur soi, agressivité, baisse de l’empathie) et des difficultés de motivation avec un désengagement progressif. Le Burnout survient chez des personnes très engagées dans leur travail mais qui, à la suite de stress trop intense ou trop prolongé (mais aussi des contraintes ou une charge de travail excessive, une perte de sens, un manque de reconnaissance) ont épuisé leurs ressources et voient leur rapport au travail se dégrader. Un arrêt maladie, de durée plus ou moins longue, est impératif. Il permettra de prendre du repos, mais également du recul et, en parallèle, une psychothérapieparfois associée à des médicaments, est recommandée.
Plus d’informations sur le site du ministère du travail via le lien raccourci https://bit.ly/456CJRr
Crise de panique : courage, fuyons !
La crise (ou attaque) de panique est une crise d’angoisse qui survient brutalement : sans raison apparente, la personne ressent des signes physiques angoissants qu’on surnomme parfois “orage physiologique” : sensation d’évanouissement, ou d’étouffementvoire parfois de mort imminente, accélération cardiaque, tremblements, sueurs… Si les spécialistes estiment que 30 à 40 % des personnes peuvent avoir connu ce phénomène (avec une intensité variable), lors d’une situation ou période de vie difficile, chez certains, les crises se répètent, se multiplient, s’intensifient, ce qui provoque une anxiété forte liée à la hantise qu’elles resurgissent : c’est une véritable maladie anxieuse qui s’installe alors et va réellement devenir handicapante pour la vie quotidienne. Le stress est un facteur déclenchant et majorant, et il importe d’être pris en charge pour en venir à bout grâce à une thérapie (souvent comportementale et cognitive) et un travail sur sa gestion (des médicaments sont parfois nécessaires).
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2024-02-10 21:00:00
