AFP, publié le lundi 10 juillet 2023 à 04h43
Lundi, les écologistes sauront qui, de David Cormand ou de Marie Toussaint, sera leur tête de liste pour les élections européennes de 2024, à l’issue d’un vote interne des militants, entérinant ainsi le principe d’une liste autonome.
En plus de cette question cruciale, les membres d’Europe Ecologie-Les Verts pourraient également entériner le changement de nom du parti, qui deviendrait plus simplement “Les écologistes”. Il s’agit d’une promesse de la nouvelle secrétaire nationale Marine Tondelier, dans le cadre d’une refondation qui doit être finalisée en octobre.
Les résultats des votes seront annoncés lors d’une conférence de presse à 10h30.
Tandis que La France insoumise continue d’essayer de convaincre ses partenaires de la coalition Nupes de la nécessité d’une liste commune pour les élections européennes, Marine Tondelier a déjà rejeté cette hypothèse à plusieurs reprises.
Les membres du parti à jour de leur cotisation, soit 11 106 personnes selon le dernier décompte, ont été invités à voter en ligne du vendredi 6h00 au lundi 9h00 pour valider ou non cette stratégie de liste autonome, tout en permettant l’inclusion de personnalités extérieures à l’automne.
Ils devaient également approuver l’ordonnancement des huit hommes et huit femmes pour la future liste, adoptée par le Conseil fédéral le weekend dernier.
Finalement, c’est aux membres du parti qu’est revenu le choix final pour la tête de liste, entre l’ancien dirigeant d’EELV (2016-2009) David Cormand, âgé de 48 ans, et Marie Toussaint, âgée de 36 ans, qui s’est fait remarquer en initiant avec plusieurs ONG “l’Affaire du siècle”, une action en justice contre l’inaction climatique de la France.
Les deux candidats n’ont pas réellement fait campagne, à l’exception d’un débat interne la semaine dernière. Cette compétition a été considérée comme serrée par plusieurs cadres du parti.
Si David Cormand a une connaissance plus approfondie des rouages du parti et un réseau conséquent, Marie Toussaint compte le fait d’être une femme de son côté, dans un parti qui se revendique féministe et qui compte déjà une secrétaire nationale, Marine Tondelier, ainsi qu’une cheffe de file des députés, Cyrielle Chatelain.
– “Divergences notables” –
“Les deux profils défendent la même chose, ils font partie de la sensibilité majoritaire du parti, celle de Marine Tondelier”, souligne Alain Coulombel, membre du bureau exécutif.
“La seule petite différence, concède-t-il, c’est leur position vis-à-vis des Nupes. Marie Toussaint est un peu plus favorable à l’alliance avec les Nupes, moins critique que David Cormand, qui ne cache pas ses réserves à ce sujet, vis-à-vis de cette alliance avec LFI, le PS et le PCF.
Marie Toussaint reconnaît auprès de l’AFP qu’elle n’était “pas de la ligne +le débat est impossible et on n’ira jamais ensemble+ aux Européennes”. Mais elle admet que les conditions pour une union, notamment avec LFI, ne sont pas réunies, avec “des divergences notables, notamment sur l’Europe de la défense ou l’Ukraine”.
Ce n’est pas le premier parti à décider de faire cavalier seul. Le PCF a déjà désigné sa tête de liste il y a une semaine, Léon Deffontaines, proche du dirigeant communiste Fabien Roussel.
La France insoumise, qui vient d’annoncer que 95% de ses militants ont voté en faveur d’une liste d’union, continuera ses efforts de persuasion d’ici juin 2024.
“Nous continuons de vouloir convaincre pour une liste unique, simplement pour pouvoir dire que la Nupes est la première force politique du pays le soir des élections européennes, devant le RN et les macronistes”, a déclaré Mathilde Panot sur BFMTV dimanche.
LFI est déjà mécontente d’avoir été exclue des négociations de ses partenaires concernant les élections sénatoriales de septembre, où elle espérait obtenir au moins un siège. Cependant, la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui compte très peu de grands électeurs, avait peu de poids à faire valoir.
EELV, qui souhaite obtenir un meilleur score qu’en 2019 (13,5%) aux élections européennes, souhaite afficher ses couleurs pour élargir sa base, mais défend également une candidature commune à gauche pour l’élection présidentielle de 2027.
Les derniers sondages indiquent que la gauche obtenait de meilleurs résultats si chaque parti de la coalition présentait une liste séparée, plutôt qu’une liste unique.
