Comme Daoud, Mariam, qui a 45 ans, a dû compter sur la gentillesse des membres de la communauté et de ses anciennes relations familiales pour trouver un endroit où se loger à Midjiguita.
« Les matériaux pour construire cette maison ne coûtent pas cher ; il s’agit juste d’argile et d’eau, qui sont faciles à trouver et que d’autres personnes m’ont aidée à obtenir. C’est tout ce que j’ai », explique-t-elle en montrant la maison en argile d’une seule pièce qu’elle a construite avec l’aide de ses enfants.
Veuve et mère de cinq enfants, elle travaillait dans le commerce du bétail à Tendelti avant que la violence ne la force à « rentrer chez elle » au Tchad. Mais aujourd’hui, elle lutte pour survivre et s’inquiète pour l’avenir de sa famille.
« Ici, je n’ai pas de quoi manger ; tout ce dont j’ai besoin, c’est d’un soutien pour obtenir quelques têtes de mouton afin de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille », ajoute-t-elle.
Avant l’arrivée massive de personnes déplacées dans l’est du Tchad, les provinces du Ouaddaï, du Sila et du Wadi-Fira étaient déjà confrontées à une crise de déplacement et faisaient partie des provinces les plus vulnérables du pays aux chocs socio-économiques causés par le sous-développement, les conditions météorologiques extrêmes et la dégradation de l’environnement, qui ont affecté les moyens de subsistance locaux.
Avec la crise au Soudan, les prix des marchandises ont considérablement augmenté car le commerce entre le Tchad et le Soudan a été interrompu. Alors que de plus en plus de personnes arrivent dans l’est du Tchad, les communautés locales commencent à ressentir la pression de cet afflux soudain sur leurs ressources déjà limitées.
