En plein mois de sensibilisation au trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF), une spécialiste rappelle que la consommation d’alcool pendant la grossesse peut avoir de graves conséquences sur le développement d’un bébé. Dre Nicole LeBlanc, fondatrice et directrice du Centre d’excellence en TSAF du Nouveau-Brunswick, souligne que le TSAF continue à causer des ravages au Canada. Des études menées au Canada, aux États-Unis et en Europe révèlent que jusqu’à 5 % de la population souffre du TSAF. “C’est même plus fréquent que si l’on combinait les troubles du spectre de l’autisme, de la paralysie cérébrale et du syndrome de Down”, affirme la Dre Nicole LeBlanc. Ces chiffres restent prudents, car dans certaines populations, on observe des taux encore plus élevés, pouvant atteindre 10 %.
La Dre Nicole LeBlanc, lors d’une interview le 9 septembre 2023 à l’occasion de la 24e Journée internationale de prévention du TSAF, voit régulièrement les conséquences de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Elle mentionne d’ailleurs que les demandes auprès du Centre d’excellence en TSAF du Nouveau-Brunswick ont explosé ces dernières années, que ce soit pour la prévention, le diagnostic, l’intervention ou le soutien.
La Dre Nicole LeBlanc précise qu’il n’y a jamais de niveau d’alcool sécuritaire pendant la grossesse. L’alcool peut être toxique pour les cellules du fœtus dès le 17e jour après la conception. Et ce n’est pas seulement à partir de la troisième semaine que l’alcool constitue une menace pour la santé du bébé à naître, mais tout au long de la grossesse. Chaque année, environ 60 % des grossesses au Canada ne sont pas planifiées, ajoute-t-elle.
La Dre Nicole LeBlanc recommande d’offrir des cocktails sans alcool lors des rencontres sociales pour soutenir les femmes qui pourraient envisager une grossesse. Elle souligne que le Centre d’excellence en TSAF du Nouveau-Brunswick, fondé en 2012, offre un service de soutien, d’intervention et de diagnostic aux adultes déjà diagnostiqués avec le TSAF et à leurs familles. Ce centre organise 24 cliniques de diagnostic par an et est le seul du genre dans la région de l’Atlantique.
Les signes et symptômes du TSAF incluent des comportements impulsifs, des difficultés à gérer l’argent, à apprendre à lire l’heure et à suivre le rythme de l’apprentissage en classe, l’incapacité de mesurer les conséquences de ses actes, le manque de concentration et la facilité à être distrait, ainsi que l’oubli de choses déjà faites auparavant.
La Dre Nicole LeBlanc souligne que l’évaluation pour le diagnostic du TSAF requiert une attention particulière. Lorsque les personnes se rendent dans l’une des cliniques du Centre pour un diagnostic, 10 parties de leur cerveau sont examinées. Chaque personne est affectée différemment. Dans les cas les plus graves, les personnes atteintes du TSAF peuvent avoir de grandes difficultés à fonctionner en société et auront besoin de soutien tout au long de leur vie. Bien qu’il n’y ait pas de solution miracle, la Dre Nicole LeBlanc affirme qu’avec le soutien approprié, il est possible de maximiser le potentiel des individus atteints du TSAF.
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2023-09-10 21:40:34
